A.H.M.E.
ARTICLE 261 :
Les grandes réalisations du général Mohamed Ould Abdel Aziz
Le général Mohamed Ould Abdel Aziz s’est réveillé un mercredi matin, 06 Août 2008, omnipotent et omniprésent ; intègre comme jamais humain ne fut, tellement brave et patriote…et tellement faiseur de rois qu’il s’est cru soudain avoir investi, le 12/12/1984, un certain Maouiya Ould Sid’Ahmed Taya avant de le renverser et désigner son successeur le 03/8/2005. Au grand soulagement du peuple qui, forcément, lui est redevable de cette bravoure ! Et lorsque Ely a voulu s’implanter il l’a simplement déraciné arbuste avant qu’il ne devienne grand baobab ! Qui peut rendre au pays ce service sinon lui, Aziz, le mastodonte au buste de gladiateur ? Aziz l’incomparable ! Aziz l’Attila des pauvres bédouins sans protection !
La Mauritanie avait tellement besoin de lui. Sa mère l’a appelé Mohamed (certains applaudisseurs ont poussé la vulgarité jusqu’à le comparer aux prophètes !) ; elle l’aurait nommé Omar (Ibn Abdel Aziz), si elle pouvait savoir qu’il allait se prendre pour le cinquième des califes ! Son coup d’Etat (Omar a été forcé d’accéder au califat !) - geste épique d’un général qui n’a jamais livré bataille sauf contre les Première dames – il veut en faire un le début de la fin de « la malversation et de gabegie ». Une vraie révolution. Le 6-8, bientôt mué en 6-6 ! Une « Mauritanie nouvelle » (après avoir été celle des Profondeurs), un nouveau discours, pétillant d’espérances qui jaillissent de slogans accrocheurs : rectification, innovation, partage, démocratie…Et nous la promet même « directe », cette dernière et, pourquoi pas, Jamahiriyenne ! Après tout Kadhafi a réussi à exporter sa comique de prière chez nous !
Nous serions nous-mêmes tentés de prendre ce Ould Abdel Aziz pour ce qu’il veut nous faire croire qu’il est, mais voilà : il ment à tous vents, Omar était véridique ; il n’honore guère ses engagements, Omar était un homme de parole ; il trahit ses chefs et ses amis ; Omar était le symbole de la loyauté, il s’est immensément enrichi en puisant dans la caisse, Omar est mort pauvre et probe! Et l’on peut continuer ! A notre aise !
Mais soyons concrets, puisqu’on veut qu’il en soit ainsi.
Le général « Révélation » s’est, déjà, distingué, sur le chapitre des
engagements non tenus et autres réalisations par : La baisse des prix des produits de première nécessité. Propagande ! Le riz, l’huile, la farine, le sucre, etc. connurent une baisse éphémère à cause de la récession internationale (et du bradage des stocks alimentaires de sécurité), mais leurs prix ont flambé juste après le ramadan, pour atteindre des niveaux qui dépassent largement leurs prix avant le coup d’Etat du 06 Août 2008. Dans les boutiques, l’aiguille a passé de 5 UM à 10, la bougie par ces temps de coupure récurrente d’électricité a doublé pour allez de 15 UM à 40 UM. Même le paracétamol dont le comprimé se vendait à 5 UM a, lui aussi doublé. La prétendue baisse des produits alimentaires durant le mois béni de ramadan fut un prétexte pour vider les entrepôts de l’Etat, remplis durant le règne de Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi dans le cadre du PSI pour amortir l’effet de la crise internationale. Ould Abdel Aziz en a profité pour octroyer des marchés juteux à ses fidèles alliés (et parents), Ehel Ghadda. Trafic d’influence, passe-droits, corruption… tout y passe ! La fameuse réorganisation de la distribution du gaz butane a suscité, elle, l’anarchie et la disparition pure et simple de ce produit qui se vend dans le meilleur des cas à double prix au marché noir. Et la crise continue posant mille et un problèmes aux ménages. Les queues s’allongent au port et devant les boutiques témoins. L’injonction donnée à la SONIMEX d’acheter pour une valeur surestimée de 2 milliards de riz exclusivement à Ehel Ghadda pour ravitailler le marché. Il dut revenir sur cet ordre quand la presse a dévoilé le dossier compromettant. La corruption à large échelle des élus (députés, sénateurs et maires) refusant ses orientations fascistes : 12 millions et une voiture 4x4 à chacun, en plus de la nomination de leurs proches à de hauts postes gouvernementaux et administratifs. La corruption de plusieurs journalistes correspondants de la presse internationale, travaillant dans certaines grandes stations de télévision et radios, sites Internet et autres, devenus des perroquets du général limogé. L’obsession de la mutation en président (par les urnes), pour faire oublier son coup d’Etat insurrectionnel et réactionnel, à la fois burlesque et niais et qui fera de lui, au mieux, un Samuel Doe des sables, réincarnation des despotes de la lignée des Idi Amin Dada, Mouammar Kadhafi, Jean Bedel Bokassa… Les nombreuses tournées carnavalesques du général limogé à l’intérieur du pays. Il reproche à Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi d’avoir effectué des voyages coûteux? le Président de la République a rapporté au pays en 15 mois ce que la Mauritanie a gagné en un demi-siècle : 10 milliards de $ dont 4 effectifs et 6 autres sous forme de promesse des donateurs. Et les tournées théâtrales du général limogé, que rapportent-elles ? Trafics d’influence, corruption, bakchich et fêtes orgiaques des marmitons. Pire encore, elles vident le trésor public, déjà fortement grevé par les malversations du pouvoir militaire. La promesse d’indemnisation des travailleurs d’Air Mauritanie puis la rétraction au profit d’un engagement fait par des proches du général de recréer la société avec un budget de 4 milliards pour y réintégrer le personnel licencié. 4 milliards d’ouguiyas pour créer une société de transport aérien ! Suffiront-ils pour payer les employés ? Et l’achat ou la location des avions, le kérosène, les taxes d’aéroport, la maintenance des avions ? Quelle farce ! Il n y a que Mohamed Ould Abdel Aziz qui peut susurrer à de telles inepties. La proposition d’équiper l’hôpital d’un scanneur tout neuf qui s’est révélée être un marché de complaisance pour traire les caisses de l’Etat à travers l’importation d’un scanneur de la poubelle marocaine, surfacturé par un des sous-traitant du général (le député de la ville de Tichitt et associé de Mohamed Ould Abdel Aziz dans Clinique El Hayatt) L’abandon de la souveraineté nationale durant plus de 72 heures au profit du Colonel Kadhafi au cours d’une visite baroque qui eut pour seuls résultats la profanation de la terre sainte de Chinguitty (Fouta /Gangari), l’insulte, en présence de certains d’entre eux, de tous les Présidents mauritaniens et le mépris de nos érudits (imams, savants, intellectuels). Mohamed Ould Abdel Aziz a ainsi vendu la nation mauritanienne, son histoire et son honneur contre une illusion de soutien et sans doute quelques liasses de misérables dollars. L’isolement national et international qu’il croit pouvoir combattre par l’hystérie, la diffamation et l’entêtement aveugle. La crise économique qui s’installe et dont les preuves sont : la dévaluation inavouée de l’ouguiya, la fuite des investissements, le retrait des données des sites de l’ONS et de la BCM, le manque accru de devises. Les divergences politiques et les guerres d’intérêt qui divisent les quelques amis général trublion minés par l’inquiétude voire la peur et l’incertitude. L’acharnement sur les sociétés publiques dont le général a fermé les comptes pour gérer leurs patrimoines comme il gère ses boutiques ou ses hammams. La nomination à des postes de responsabilité, en violation des textes mauritaniens, d’environ 280 personnes sans fiches budgétaires, selon les informations rendues public par le PNUD. La promotion des budgétivores retraités, prévaricateurs et faiseurs de prévaricateurs, mangeurs à l’assiette du Chef, instaurateur de la « politique du ventre ». Le sacrifice de vaillants officiers et soldats de l’armée mauritanienne. Tourine et avant cela Ghallouiya et Lemgheïtti ne sont que des pièces piètrement écrites par la main rouge du général-débandade de 2003. Où s’était-il caché quand Ould Vaïda et ses fusiliers marins vinrent mettre en échec la tentative de coup d’Etat de Mohamed Ould Cheïkhna et ses amis ? Le soutien à la drogue dont il est le principal distributeur. Car, la fronde des marionnettes et le coup d’Etat n’auraient pas eu lieu si le dossier des narcotrafiquants, les mafiosi et hommes d’affaires en treillis n’avaient été dépoussiérés. La promotion des officiers à l’emporte-pièce et le sacre de la médiocrité ; puis le blocage des compétences, le découragement des virtuoses et la séquestration des justes, ceux qui revendiquent parce qu’ils n’ont rien à se faire reprocher. Les officiers en prison (Maloukiff, entre autres) sont indisciplinés, nous dit-on ! Et lui le général garde-corps qui s’est rebellé contre les ordres du chef suprême de l’armée ? La faillite du secteur halieutique où la SMCP brille par ses méventes et plonge les pêcheurs, les armateurs et les sous-traitants dans l’angoisse et le désespoir à cause des contre-performances d’une junte trop inspirée pour reconnaître qu’un filet de pêche n’est pas un fusil. La traque des journalistes ! Ces « menteurs, radoteurs, mauvaises langues ». Abou Abass Ould Brahame. La directrice de publication de Points-chauds et son rédacteur en chef.
Ses chiffres d’affaires, ses détournements, ses maisons, ses voitures, ses milices, ses mensonges, ses promesses et ses réalisations sont tellement nombreux qu’il faut des jours et des jours pour les inventorier. Et si vous lui demandez combien fait l’armée nationale et le peuple ? Il vous répond promptement et sèchement : « ils sont tous zéro. Ah ! Peut-être que sait-il que « les zéhéros ne sont pas n’importe qui ». Mon dieu si William Sassine vivait ! Ould Abdel Aziz, c’est le prototype de ses zéhéros… Touré Abdoul Diakité
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