A.H.M.E.
ARTICLE 258 :
Kadhafi, le médiateur ou Kadhafi et les complexés mauritaniens.
Dans la médiation, nous pouvons en distinguer des bons et des mauvais. Il y a des personnes qui ne feront jamais une bonne médiation, parce qu’ils sont certains et sûrs d’eux. Alors que l’art de la médiation veut que la solution vienne des antagonistes. La médiation c’est un art de faire parler et d’aider à trouver des solutions, sans imposer. Un bon médiateur ne propose jamais une solution, il la laisse venir des antagonistes. Je pense important de rappeler les règles de médiation pour bien voir si le colonel libyen a respecté la déontologie de la médiation ou non. La première des règles de cette profession est que le médiateur n’est ni juge, ni arbitre. Il doit écouter et veiller à l’équité. IL est une personne neutre et impartiale. Il doit pouvoir gérer sa propre émotion pour gérer celle des antagonistes. Enfin, le médiateur est quelqu’un qui n’a pas de pouvoirs. Voilà quelques points de repère par lesquels une médiation moderne doit s’appuyer pour juger si une médiation est bonne ou si elle est mauvaise. Ajouter à cela que le médiateur doit avoir une posture irréprochable sur le plan de ses gestes et de ses regards. Même la médiation traditionnelle qui, ne veille qu’à la cohésion du groupe s’interdit d’être tendancieuse. Maintenant, revenons sur cette médiation qu’a effectuée le frère Colonel, comme le nomme les libyens. Premièrement : Il était juge et arbitre : parce qu’ il a donné raison à certains et a mécontenté les autres. Il n’a pas veillé à l’équité : parce que le principe de la médiation c’est le compromis ou le "gagnant, gagnant", alors que dans ce cas il y avait des gagnants et des perdants. Il n’était ni neutre, ni impartial : parce qu’il n’est pas resté à sa place, il a dit son point de vue publiquement. Il n’a géré ni son émotion, ni celles des antagonistes : naturellement, son ton et sa posture, étaient là pour témoigner que le guide libyen n’a pas pu se maitriser, à plus forte raison maitriser les antagonistes. Le guide libyen nous a montré qu’il avait des pouvoirs : pouvoir du président de la Libye, pouvoir du président de l’Unité Africaine et mais aussi le pouvoir de pétrodollars. Kadhafi nous avait habitués à ça, en 1981, quand il était venu en visite officielle dans notre pays. Il avait dit ceci à l’endroit des noirs dont il avait écouté des émissions à la radio « c’est quoi ces langues d’oiseaux ? Ces gens doivent accepter d’être Arabes » Par réaction le feu colonel YALL Abdoulaye Alassane voulu répondre, le colonel HAIDALLA, refusa, Tenant à que ça soit lui, en tant que chef de l’Etat qui répondît à Kadhafi. Il lui dit : « écoutes, ces langues ce sont les nôtres. Elles font partie de nous, que ça vous plaise ou ça vous déplaise. Voilà, ce qu’avait répondu l’homme d’Etat de l’époque! Est-ce qu’aujourd’hui nous avons des hommes de cette envergure ? Je pense que non. Hélas, nous n’avons que des hommes de paille et des marionnettes, (ve ittataa e vuuvri, mbaztataa e naange). Nous avons que des gens bourrés de complexe d’infériorité, vis-à-vis du « monde Arabe » ! Des hommes qui ne font que courir derrière des choses qu’ils n’attraperont jamais. Des personnes assoiffées de reconnaissances auprès de je ne sais qui ? Chers compatriotes, la Mauritanie n’appartient ni à Saddam pour être bassiste, ni à Nasser, ni à Kadhafi pour être nassérien. La Mauritanie appartient aux mauritaniens, quelque soit leur langue et leur culture. D’ailleurs, la faute n’est pas à Kadhafi. Il a bien vrai construit son pays sur les tombes des opposants, mais il mérite la reconnaissance d’avoir construit son pays, de l’avoir modernisé, de l’avoir rendu célèbre dans le monde entier. Les diplomates plus célèbres en Libye sont noirs comme Kaaw TUURE, je veux nommer Ali El Tirëki. Le plus grand officier libyen est Aboubakri Younous Diabirre, chef de l’Etat major, noir et robuste comme Cheikh DIENG. Que l’on soit d’accord avec Kadhafi ou non, il est quand même digne et fier. Et cet Aziz, au lieu d’écouter le peuple mauritanien, il écoute que ce que Kadhafi lui dicte. Ce « général », qui ne mérite même pas le grade de caporal. Ce stratège, tapi sous l’ombre de Taya qui est loin d’être innocent par rapport à la cause noire, contrairement à ce que veulent nous faire croire ses amis. Cette personne est loin d’être la personne qu’il nous faut. Il faut qu’il s’en aille. La Mauritanie est le seul pays au monde, où pour qu’un projet soit validé, il faut l’accord d’un petit arabe qui vient de quelque part. S´il faut couper des relations avec Israël pourquoi attendre l’arrivée de Kadhafi pour le faire ? Mais pourquoi ? En plus, il n’a pas seulement ordonné de virer ces diplômates, mais il a mis à la place de cette ambassade sa fondation. Quelle honte et quelle humiliation pour les patriotes mauritaniens ! Il ne suffit pas d’avoir des frontières pour faire un pays, mais il faut des hommes et des femmes, dignes et capables de défendre au minimum la dignité de leurs pays et de leurs compatriotes. Aziz doit savoir que ceux qui prétendent le protéger de l’extérieur de la Mauritanie, ne pourront rien pour lui, le jour où le peuple mauritanien se lèvera et se soulèvera contre lui et contre ses amis. La lutte continue ; Cheikh Oumar BAH, Paris France
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