Quand la France marchande avec les putschistes
mauritaniens
La trentaine de militaires français débarqués le 21 mars à l'aéroport de Nouakchott sont partis
dans le Nord du pays, en compagnie du Colonel Mohamed Ould Lehreitani, cousin
du Général Ould Abdel Aziz.
Selon une source au haut commandement, ils
prospectent le meilleur endroit pour y ériger une base militaire française.
Après deux jours d’inspection de la zone, les
militaires français hésitent encore entre deux endroits, l'un proche de la cité
historique de Ouadane et l'autre de Zouératt, la ville minière.
Le dispositif serait dédié à la surveillance des installations de prospection
pétrolière par Total mais, officieusement, la France disposera, ici, d’un site
d’observation des flux migratoire et du transit de drogue, grâce à une présence
conséquente en plein désert jusque là terrain de repli privilégié de l’Al Qaïda
au Maghreb Islamique (AQMI).
En contrepartie, la France s'engagerait à soutenir, discrètement, le calendrier
électoral du 6 juin prochain où, contre les résolutions de la communauté
internationale et d’importante partie de l’opinion en Mauritanie, le Général
Aziz devrait se faire élire.
Ce contrat tacite a été longuement négocié entre le Général Ould Ghazouani numéro
deux de la junte et Erard Corbin de Mangoux, le patron de la Direction Générale
de Sécurité Extérieure (DGSE, espionnage et contre-espionnage).
La dernière rencontre des deux a eu lieu le 20 février dernier, au Palais de
l'Elysée et en présence du Secrétaire Général des céans Claude Guéant et du
ministre mauritanien des affaires étrangères Mohamed Mahmoud Ould Mohamedou,
comme le révèle le dernier numéro de la Lettre du Continent.
AQMI conforte une présente résiduelle mais soutenue sur le territoire français.
Dans un entretien exclusif avec l'hebdomadaire parisien Le Point,
Bernard Squarcini, le patron du contre-espionnage français confirme que cette
organisation avait planifié un attentant contre l'immeuble de la Direction
centrale du renseignement intérieur (DCRI).
Cette entité, née de la fusion de la Direction de la surveillance du territoire
(DST) et des Renseignements généraux (RG), regroupe l'ensemble des services à
l’intérieur des frontières ; certains n'hésitent pas à la qualifié de "FBI
à la française".
La DCRI se trouve, aujourd'hui, au cœur de la lutte contre le terrorisme.
Selon quelques observateurs autorisés, la France est tiraillée entre les
exigences morales que lui dicte son statut de "Patrie des droits de
l'homme" et la Realpolitik imposée par la géopolitique mondiale : Les
impératifs de lutte contre le terrorisme, la drogue, l'immigration clandestine,
de recherche de pétrole, de gaz et de l’approvisionnement en matières premières
d’intérêt stratégique lui dictent une césure de moins en moins entre la
vocation et la nécessité.
Sur la Mauritanie, l’embarras transparaissait dans les dernières déclarations du ministre français des affaires étrangères
Bernard Kouchner et de son porte-parole, Eric Chevallier mais surtout le double
langage du premier, lors de sa réponse à la question écrite d’un parlementaire.
Le 27/03/09
Source : www.taqadoumy.com
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