Médiation libyenne
Les constantes
et les variables de la CFD:
Propositions de
sortie de crise consensuelles
Au-delà
de la disposition des leaders de la défense de la légalité constitutionnelle
au dialogue qui constitue, en elle-même, un signe de bonne volonté et
d’ouverture, il y a des constantes qui ne peuvent guère faire objet de
discussion ni de compromis : Les fondamentaux de la constitution, sur
lesquels se fonde le combat légitime que mène l’ensemble des composantes
politiques, syndicales et humanitaires pour défaire la junte et faire
triompher le droit et la liberté. Ces constantes inaliénables se résument en
deux objectifs principaux :
La
mise en échec du coup d’Etat du 06 Août ;
Le
retour à la légalité constitutionnelle incarnée par le rétablissement du
Président de la République, Monsieur Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi, dans
la plénitude de ses fonctions.
Tout
le reste relève des variables qui peuvent être discutées sans restriction.
Néanmoins, le débat relève de la compétence des seuls partis politiques, ce
qui exclut d’office toute immixtion possible des forces armées dont la
constitution nationale a bien défini les missions. D’ailleurs ceci est l’une
des principales revendications des leaders du FNDD lesquels n’ont cessé de
réitérer à chaque occasion à travers les communiqués, les déclarations, les
points de presse, les conférences, les meetings, les entretiens avec les
ambassades et les rencontres avec les membres des missions reçues à
l’intérieurs ou à l’extérieurs, que la crise de la Mauritanie a pour origine
l’immixtion de l’armée dans le jeu politique.
Il
y a aussi deux autres emblèmes républicains (La Présidence de la République
et l’Assemblée Nationale,) qui sont entrés en ligne. Ils ont lancé chacun une
proposition de sortie de crise crédible. La proposition de Messaoud Ould
Boulkheir, Président de l’Assemblée nationale, qui fut la première initiative
de bonne volonté, le premier brin de lumière dans le tunnel obscur où Ould
Abdel Aziz a engagé notre pays. La seconde est celle du Président de la
République lui-même.
L’initiative
du Président de l’Assemblée Nationale, Monsieur Messaoud Ould Boulkheir
lequel, en dépit de son rejet immédiat du coup d’Etat, a longtemps observé la
réserve en qualité d’incarnation du législatif. Sa proposition a, dès son
lancement, suscité l’intérêt de l’ensemble des forces de défense de la
légalité constitutionnelle tout comme l’Union Africaine et l’Union
Européenne, plus particulièrement, la France. Tous ont déclaré en avoir pris
acte et loué son opportunité et son esprit de réconciliation. Même une partie
des soutiens de Mohamed Ould Abdel Aziz dit y avoir vu un cadre favorable au
dialogue. Mais, la junte et ses caciques civils ont, hélas, préféré se
dérober et se cantonner dans un rappel récurrent de leurs imaginaires «lignes
rouges ».
L’initiative
du Président de la République, son Excellence Sidi Mohamed Ould Cheikh
Abdallahi largement saluée par la rencontre consultative de Paris et le
sommet d’Adis Abéba a suscité l’entière adhésion des légalistes de tous
bords, y compris le Président Messaoud Ould Boulkheir. Emanant de la plus
grande autorité du pays, cette proposition est incontestablement,
aujourd’hui, le seul cadre susceptible de conduire à une sortie de crise
consensuelle. En effet, elle est en parfaite harmonie avec la Constitution et
par la même occasion la légalité dont le Président est l’incarnation et elle
ouvre une porte de sortie honorable à tous les protagonistes.
Alors
que la myriade qui vocifère son vœu lâchement illégal de voir le Président
abandonner ses prérogatives constitutionnelles et ouvre au général putschiste
la voie de la « légalisation de son putsch » se détrompe !
C’est une ineptie que de demander au Président démocratiquement élu - au
cours d’élections pluralistes les plus libres et les plus transparentes
de l’histoire du pays– de renoncer à ses responsabilités sous l’égide
du putsch. Et son serment devant Dieu et le peuple de défendre fidèlement la
Constitution contre la profanation? Aucune médiation, fut-elle libyenne,
ne saurait contraindre Sidi Ould Cheikh Abdallahi au parjure !
Aucune !
Le
10/03/09
Ethmane Ould Bidiel
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