Le Front appelle à la mobilisation : Pour sauver la Mauritanie.
Insensible aux
arguments de la junte au pouvoir à Nouakchott, la communauté
internationale a décidé de passer à la vitesse supérieure et de saisir l’ONU,
instance suprême, qui pourrait décider d’imposer des sanctions contre notre
pays.
Sur la demande de l’OIF, un nouveau délai de 23 jours- à compter du 28
janvier- a été fixé à fin de faire fléchir la junte, obstinément opposée, au
retour de la légalité constitutionnelle. Le pays court un danger, estime le
Front anti-putsch.
C’est ainsi que réunis au siège de l’UNAD ou Union Nationale pour
l’Alternance et la Démocratie, les leaders du FNDD,en ce jeudi 28
janvier ont appelé à la mobilisation pour prémunir le pays contre «le danger
qui le guette», en d’autres termes les sanctions brandies par la communauté
internationale.
«La faute du gardien du palais»
«Quand il y a eu le coup d’état de 2005, coup d’état qui dans son principe
n’est pas acceptable, nous avons réuni un consensus de tous les mauritaniens
autour de l’acceptation de ce coup d’état sous réserve qu’il sorte une
situation de démocratie véritable dans le pays », a lâché d’entrée Ould
Sidi Baba.
«C’est ainsi que nous avons accompagné une transition qui a été faite en 18
mois et qui a des élections législatives puis une présidentielle qui a eu un témoignage
unanime à l’intérieur comme à l’extérieur…on pensait que les coups d’états, les
pouvoirs d’exception et les situations de dénis de libertés et de dénis de
droits étaient révolus à jamais », poursuit l’intéressé.
Alors que le pays commençait à sortir la
tète de l’eau à consolider l’état de droit, les libertés publiques à attirer
les investisseurs, voilà qu’intervient un coup d’état qui remet en cause tous
les acquis liés à la démocratisation du pays. A qui la faute ?
Au «gardien du palais», dit Ould Sidi Baba. Lequel à force de
voir des militaires se défiler à la tête du pays s’est dit pourquoi pas moi et
peu importe ce qui peut advenir. Non seulement le pays est entré dans une
situation de déni des droits et des libertés publiques, non seulement il a
perdu des milliards que les investisseurs étaient prêts à apporter, mais pis,
il risque d’être frapper par des sanctions aux conséquences néfastes.
Ainsi à quelques
jours de la fin du délai fixé par la communauté internationale, il faut œuvrer
pour préserver la Mauritanie d’un isolement sur le plan international.
Comment ? Pour Ould Baba et le Front, il faut revenir à la solution de
sortie de crise proposée par Sidi Ould Cheikh Abdellahi. «Sidi
Ould Cheikh démocrate dans sa nature profonde a décidé d’offrir au pays et
aux acteurs politiques et à la communauté internationale l’occasion d’une
sortie de crise en conformité avec la constitution et les lois du pays»,
soutient Ould Sidi Baba. Cette solution s’articule autour des trois
conditions.
La
solution de sortie de crise.
La première est la mise en échec du coup d’état. «Il ne s’agit pas dans
l’esprit de Sidi d’une sorte de vengeance contre les putschistes, il s’agit
simplement du respect du serment qu’il a pris le jour ou il a été installé au
pouvoir de défendre la constitution et les institutions de la république. Son
rôle, sa mission sacrée c’est de mettre fin au coup d’état. Les militaires
devraient retourner aux casernes et s’abstenir de s’immiscer dans la politique,
je rappelle d’ailleurs que c’était leur engagement souscrit en 2007 devant la
communauté internationale» souligne Ould Sidi Baba.
La deuxième condition est la restauration de l’institution présidentielle, «qui
n’est pas une fin en soi pour le président Sidi Ould Cheikh. La preuve en
est qu’il est prêt à mettre en jeu son mandat. Mais il ne peut pas demander la
restauration de l’ordre constitutionnel sans la restauration de ce qui
constitue le pilier fondamental de l’ordre constitutionnel qui est
l’institution présidentiel. Comment peut-il organiser des élections s’il n’est
pas en mesure de dissoudre le parlement, comment peut-il remettre son mandat en
jeu s’il n’est pas titulaire de ce mandat ?», s’interroge Ould Sidi Baba.
La troisième condition est le retour à l’ordre constitutionnel «d’une
manière générale». «Le président de la république est le garant de la
constitution il faut s’en souvenir»,tient à rappeler Ould Sidi Baba
.Et de poursuivre : «Pour ces raisons nous voudrions que vous- militants-
entrainiez la conviction de beaucoup des gens et au nom du Front nous lançons
un appel à tous les acteurs politiques quelqu’ils soient, à tous les
parlementaires de quelque bord qu’ils soient, à tous les patriotes où qu’ils se
trouvent de suivre l’exemple du président de la république est de comprendre
que le pays est en danger.
Que les amours propres, les appétits de pouvoirs et l’ambition personnelle
doivent s’effacer devant le danger qui guette le pays. Nous devons accepter ce
que le président propose. Il a proposé le principe de revenir aux urnes, et il
a proposé à toute la classe politique de se réunir pour définir les modalités
de ce retour aux urnes. Et il est prêt à accepter ce sur quoi, la classe
politique opposée où non au pouvoir légitime, est disposée à convenir et à
convenir, également, avec la communauté internationale».
Le 01/02/09
Samba Camara
Source : Biladi (Mauritanie)
Tiré de
www.cridem.org
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