Formation de 100 jeunes des quartiers précaires de Dar-Naïm : Ould
Dadde pas content du tout !
Il se passe des
choses dans l’exécution de la phase pilote du Fonds d’Appui à la
Professionnalisation des ONG (FAPONG) du Projet de Développement Durable
et de Lutte contre la Pauvreté à Dar Naim (PDDLPDN). Le commissaire
aux droits de l’homme, à l’action humanitaire et aux relations avec la société
civile, Mohamed Lemine Ould Dadde a procédé au lancement officiel, jeudi
29 janvier 2009, de la session de formation de 100 jeunes dont 50 filles des
quartiers les plus vulnérables de Hay Salam, Dar Salam, Hay
Teysir et Secteur.
Il a quitté les lieux peu content d’avoir été floué surtout par les
organisateurs qui avaient annoncé publiquement dans le programme, que le
commissaire allait procéder également à la remise de diplômes.
Ainsi, après la cérémonie de lancement, il ne restait plus au commissaire qu’à
passer à la phase de remise des diplômes au profit de 22 lauréats formés dans
le domaine de la teinture. Mais surprise, les organisateurs ont été incapables
de lui présenter les diplômés dont aucun n’était présent sur les lieux. En
fait, ils n’y étaient même pas.
Malgré son
insistance pour savoir où est ce qu’ils sont, ils n’ont pas pu lui apporter une
réponse. «Vous avez formé des gens et délivré des diplômes, où sont-ils »,
s’exclame Ould Dadde. Les organisateurs tentent de lui donner des
explications, mais celles-ci ne le satisfont pas. Le ministre qui ne comprend
rien à ce qu’on lui raconte, a quitté les lieux -avec amertume- sans même
attendre d’être raccompagné par les autorités administratives de la moughataa.
Du coup, il ne faut pas craindre de le dire, le doute s’est installé dans les
esprits quant au sérieux de la gestion du Fonds d’Appui à la Professionnalisation
des ONG (FAPONG) et sur celui de l’Ong AEDM présidée par Mohamed
Vadel Ould Mohamed Sidya qui avait été sélectionnée pour superviser
cette formation.L’Ong a, semble t-il, bénéficié d’un financement de 6
millions d’ouguiyas du FAPONG pour ce service.
Le
FAPONG sent les coups tordus.
Cependant, tout semble indiquer que ce projet est mal parti pour être
franchement utile aux populations démunies auxquelles il est destiné. Et
pourtant dans sons discours, le commissaire aux droits de l'homme, à l'action
humanitaire et à la société civile disait que «cette activité s'inscrit dans
le cadre des efforts entrepris par son institution depuis sa création sur
instruction du Président du Haut Conseil d'Etat, Chef de l'Etat, le
général Mohamed Ould Abdel Aziz et visant à renforcer les capacités des
organisations de la société civile, notamment les Organisation Non
gouvernementales nationales.
Il s'agit de préparer ces ONGs à une participation efficace à l'oeuvre
du développement à travers la conception, l'exécution et le suivi ainsi que
l'évaluation des micro projets qui ont une certaine rentabilité pour les
populations à bas revenus afin de réaliser les objectifs de développement du
millénaire».
Ould Dadde a ajouté que son département «s'attellera à revoir
l'arsenal juridique régissant la société civile et le rôle des ONGs qui
diffère du rôle et des missions des partis politiques, réaffirmant qu'il sera
axé sur la dynamisation du rôle de ces ONGs dans la lutte contre la
gabegie et dans l'instauration et le renforcement de la bonne gouvernance».
Il y a, dit le commissaire aux droits de l'homme, huit (8) organisations non
gouvernementales nationales qui planchent depuis un certain temps sur la mise
en oeuvre de micro projets dans les domaines de la santé, de l'éducation, des
activités génératrices de revenus, des activités féminines et de jeunes dans
lesdits quartiers précaires de Dar Naim avec une enveloppe financière
qui dépasse les 33 millions d'ouguiya par le Fonds d'Appui professionnel aux
ONGs nationales.
Quant à M. Mohamed Fadel Ould Mohamed Sidiya, président de l'Association
Jeunesse et Développement en Mauritanie, il a précisé que son ONG a une
longue expérience dans le domaine de l'orientation, de la formation et de
l'insertion des enfants de la rue. M. Mohamed Ould Abdi, adjoint au
maire de la commune de Dar Naim, a mis l'accent sur le rôle joué par le
commissariat aux droits de l'homme, à l'action humanitaire et à la société
civile pour améliorer la situation des citoyens à bas revenus dans sa commune.
La cérémonie s'est déroulée en présence du commissaire adjoint aux droits de
l'homme, du directeur général de l'Agence nationale d'appui et d'insertion
des réfugiés, du wali adjoint de Nouakchott chargé des affaires sociales et
du hakem de la moughataa de Dar Naim. Les ambitions de son département,
viennent d’être contredites sur le terrain par «les tripatouillages» qui
ont apparemment cours dans la gestion du FAPONG.
Comment se fait-il que le Programme des Nations Unis pour le Développement
(PNUD), chantre de la bonne gouvernance politique, économique, culturelle et
sociale, qui apporte son concours financier à ce projet, ne se donne pas la
peine –apparemment- de vérifier l’exécution correcte du travail ? Les questions
ne concernent pas seulement le PNUD, il faut aussi s’interroger sur le FAPONG
et ses responsables.
Il semble que ce projet dont le département de Ould Dadde vient
d’hériter souffre de pas mal de coups tordus qui devraient amener, le
Commissaire à engager une enquête approfondie sur l’Etat de ce projet. Les
rapports qui sont produits de l’exécution des projets paraissent être l’arbre
qui cache la forêt des tripatouillages financiers à l’heure où le président du
Haut Conseil d’Etat met en garde contre la gabegie.
A noter que l’objectif global poursuivi à travers ce projet à Dar Naïm,
consiste à contribuer à la mise en œuvre des Objectifs du millénaire pour le
Développement (OMD), dans les 4 quartiers les plus pauvres de Dar Naïm,
tout en assurant le renforcement des capacités de la société civile. Par
ricochet, il vise également à atteindre les objectifs spécifiques suivants :
Lutter contre la pauvreté, notamment celle des femmes, dans quatre quartiers
périphériques de la commune. Renforcer les services visant à améliorer la santé
des jeunes.
Sensibiliser les populations aux problématiques du VIH/SIDA, de la
tuberculose et du paludisme, améliorer l'accès des populations locales, et
surtout des femmes, à l'éducation, les conditions de vies des enfants et
jeunes, renforcer les bases de la bonne gouvernance communale, assurer une
bonne gestion du projet à travers une coordination efficiente et un suivi
évaluation efficace etc…
Moussa Diop
source : Le Quotidien de
Nouakchott
Tiré
de www.cridem.org
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