Qu’est ce qui fait courir Messaoud ?
Depuis le coup de force
ayant renversé le président déchu, le président de l’Assemblée nationale
continue de multiplier ses voyages à l’étranger pour dit - on des explications
sur le bien fondé d’un retour à l’ordre constitutionnel. Mais à y voir de plus
prêt, Messaoud semble déjà se pointer à l’horizon, dans la perspective
d’une élection présidentielle à venir dont il se porterait candidat.
Nul doute que le président de l’Assemblée Nationale, dès les premières heures
du coup ayant déposé l’ex président, a montré ses distances face à la junte
pour condamner fermement la prise du pouvoir par les militaires. Ceci n’a rien
en son sein d’étonnant. Sa prise de position et son absentéisme récurrents
avaient même fini d’agacer ses pairs de l’hémicycle pour adopter des
amendements dont le seul soubassement aboutira à sa destitution prochaine.
Face à cette situation, le leader de l’APP est resté imperturbable et
s’adonne à des voyages que ce soit en Afrique, en Asie ou en Europe.
Le véritable ressort et les raisons profondes de ces randonnées trouvent leur
explication dans le souci de Messaoud de rentabiliser une certaine aura
vis-à-vis de la communauté internationale parce que semble t il, il reste peu
connu à l’étranger.
Messaoud en visionnaire
sait à priori, que ces moments de tensions et de tergiversations ne seront
qu’un tremplin à court terme pour résolument s’engager dans une autre bataille
qui se dessine et à laquelle il accorde beaucoup plus de crédit. En vérité ce
n’est ni la crise politique qui fait courir le président de l’Assemblée
nationale ni même la perte de son poste de circonstance qui l’agace.
Il reste mu par une certaine reconnaissance de l’extérieur pour mieux valoriser
une confiance et une assise en marquant de son empreinte une meilleure image de
sa personnalité pour les prochaines joutes électorales. Messaoud en
homme averti n’a aucun intérêt de jouer la carte Sidi pour un soi disant
retour à un ordre constitutionnel normal avec le rétablissement du président
déchu dans ses fonctions.
Cette position de principe sape bien les contours d’une suite à donner des
États Généraux de la Démocratie auxquels il ne participera pas et dont il sait
de justesse, aboutiront à de prochaines échéances électorales, quoi qu’il
advienne. Messaoud a tout simplement compris que c’est bien le moment de
se lever tôt, plus tôt que les autres acquis à la recherche de solution de
sortie de crise pour une reconquête bientôt ouverte à la magistrature suprême.
C’est dans cette aventure de course effrénée et cette logique de combat
politique en amont, que s’inscrit la vision du président de l’Assemblée
nationale.
Mamadou Ousmane
Le 24/12/2008
Tiré de www.cridem.org
source : Points Chauds (Mauritanie)
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