Après avoir
tabassé le fils d’un ex-ministre Beydane: M. Diop le nègre, victime de
son sang, se retrouve en prison
Nous avons toutes les raisons de croire que la Mauritanie ne changera
jamais, ou pas de si tôt, en tout cas. Le mercredi 19 novembre 2008, un
scandale digne du moyen âge vient s’est produit. Il s’agit d’une altercation,
somme toute fortuite et banale, entre un élève de la terminale DB1 nommé Abdel
Vettah et M. Diop, le surveillant de l’école privée dite, Ecole des Nations.
L’incident semblait tout à fait anodin. Il était 12 heures passées, la
fin de la pause, le surveillant devant veiller au retour des élèves à leurs
classes, le surveillant était à la porte, comme à son habitude.
Selon les témoins, il aurait entendu l’élève Abdel Vettah proférer des
insultes et immédiatement, il voulut savoir à de telles indélicatesses étaient
destinées. L’élève fit savoir qu’il s’adressait à son camarade de classe, mais
M. Diop était persuadé du contraire et aussitôt il retint Abdel Vettah par le
col de sa chemise. L’élève réagit en faisant savoir que, comme il en était
ainsi, il s’adressait bien au surveillant et comme si cela ne suffisait pas, il
lui crache au visage.
Le surveillant, un gaillard d’environ 1m 90 corrigea copieusement Abdel
Vettah qui partit conter ses déboires à ses proches. Toute la famille se
présenta, avec le père Abdallahi qui fit tout de suite savoir qu’il est un
ex-ministre. Ce qui est vrai, même si c’était dans le gouvernement éphémère de
Ould Waghf II.
La colère du Ministre était si grande qu’il commença à injurier toute
une communauté en s’exprimant en ces termes : «Il n’y a que les poulars qui
se comportent ainsi ». Toute une communauté, jugée négativement, parce que
le fils d’un ex-ministre et ancien ambassadeur à Tripoli a été malmené pour
comportement indigne, c’et le cas de le souligner. Le ministre réitère les
mêmes propos racistes au Commissariat de police.
Et notre ex-ministre de rajouter : «Il saura qu’on ne frappe jamais
le fils d’un ministre ». Diop, le surveillant, fut amené au commissariat du
4ième arrondissement, où il se trouve encore. Les parents d’Abdel Vettah
présentent un Certificat médical mettant l’enfant au repos pendant quinze
jours. Quelle est la validité de ce certificat médical ? Qui l’a délivré ?
D’après certaines sources, le grand-père maternel d’Abdel Vettah serait
un médecin. Quoiqu’il en soit M. Diop reste toujours en détention. Dans ces
conditions, nous restons persuadés que dans notre pays certains hommes
détiennent encore la loi entre leurs mains ou qu’ils font eux-mêmes, la loi, la
leur propre, en dehors de tout cadre juridique. Il est impossible de nous faire
croire le contraire. La loi doit être la même pour tous, soit qu’elle protège
ou qu’elle punisse.
Quand on pense que, en Occident, particulièrement en Angleterre depuis
1679, la loi de l’habeas corpus interdit d’emprisonner un citoyen sans motifs.
Celui qui disait que la démocratie est un luxe pour les africains risque
d’avoir bien raison. C’est comme si certains ont toujours raison et que
d’autres ne peuvent qu’avoir tort.
Nous lançons un cri de détresse et d’indignation au président du HCE,
chef de l’Etat pour que de pareilles violations des droits de l’Homme cessent
enfin dans notre pays et que la loi de deux poids deux mesures cesse enfin.
Nous devons tous être égaux devant la loi. Que la lumière soit faite sur cette
affaire pour situer les responsabilités de tout un chacun.
Abdoul Birane Wane, militant des droits de l’homme
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