La question de la représentation des Haratines au
niveau national se pose actuellement après le mouvement rectificatif du
06/08/2008 et la position du président du parlement contre ce mouvement. Cette
position que beaucoup de mauritaniens considèrent comme celle des Haratines.
Je tiens ici à signaler qu'après la loi de 1981 de l'abolition de l'esclavage
en Mauritanie le mouvement de El Hor s'est scindé en deux groupes
le premier composé essentiellement composé de Boidiel Ould Houmeid, feu Mohamed
Lemine Ould Ahmed, Mohamed Ould Haimer, Achour Ould Samba, Sghair
Ould Mbareck et d'autres et le deuxième groupe composé de Boubacar Ould
Messaoud, Oumar Ould Yali, Sidi Ould Messaoud, rejoints plus
tard par Messaoud Ould Boulkheir.
Le premier groupe, considérant que le combat est fini a intégré le gouvernement
d'alors (sous Taya, Ndlr). Il reste maintenant le deuxième groupe
récupéré par Messaoud Ould Boulkheir qui a fait de la lutte contre
l'esclavage son cheval de bataille et a exploité cette question à fond
s'attirant, à chaque occasion, les foudres du régime de Taya.
Cette insistance sur le phénomène de l'esclavage en
tant qu'institution bien enracinée a amené certains à le considérer comme un
fonds de commerce lucratif utilisé par des politiciens en mal de projet.
Malheureusement, ces positions ont largement sous-estimé l'impact des mutations
profondes qu'a connues notre pays depuis ces quatre dernières décennies;
mutations qui ont affecté l'ensemble des mauritaniens et en particuliers la
communauté haratine.
Elle traduisent une perception simpliste de la problématique, ce qui jusqu'à
présent n'a fait que retarder l'évolution sociale et économique de cette
composante nationale et surtout son intégration active dans l'environnement
socio-culturel du pays.
L'insistance sur l'esclavage participe de fait à escamoter les vrais problèmes
dont souffre réellement notre communauté. Par conséquent, nous demandons à nos
hommes politiques de dépasser ce problème de l'esclavage devenu anachronique.
Source : Haballa