Certes,
nous nous attendions ou, du moins, nous avons souhaité la création des
émissions radiotélévisées qui susciterait une véritable synergie de combat de
l'esclavage grâce à l'information, la sensibilisation et l'éducation des masses
sur la nécessité d'une mobilisation collective en vue de lutter efficacement
contre ce crime que des siècles d'obscurantisme et un peu moins de cinq
décennies de monolithisme des anciens régimes ont, ensemble, participé à protéger
et à léguer aux jeunes générations.
Mais, personne ne pensait que ces émissions, normalement vecteur de prise de
conscience populaire, étaient si embrigadées qu'elles pourraient faire fi de la
volonté du peuple au point d'en piétiner, par dessus tout, la volonté que
traduit son engagement sincère à assumer le présent pour pouvoir envisager
l'avenir dans l'unité et l'harmonie.
Le Président de la
République n'a-il pas, à cet égard, et ce dès son premier
discours adressé à la nation, au lendemain de son investiture à la magistrature
suprême, reconnu, de facto, l'existence incontestable des pratiques
d'esclavages, sévissant encore en Mauritanie?
Cette
attitude qui rompt avec celles des anciens régimes n'a-elle pas été vivement
saluée par l'opinion nationale et internationale avant d'être largement
plébiscitée par l'adhésion aussi bien des partis politiques que le peuple tout
entier?
Qu'on le veuille ou pas, c'est là une reconnaissance et partant une
consécration d'une vérité pour laquelle les organisations des droits de l'Homme
- notamment, celles qui militent en faveur de l'émancipation - n'ont cessé, de
se battre, en dépit du refus passé récent d'une kyrielle de personnes
nostalgiques des temps perdus, une myriade de névrosés mus par la peur de la
justice, la honte du mea-culpa et d'autres inhibitions inhérentes à leur état
psychiques.
Bref, toute concorde, aujourd'hui, pour affirmer, sans risque de se tromper,
que l'esclavage existe bel et bien. Sinon, comment en justifier la condamnation
et l'incrimination à travers le vote par les plus hautes instances
parlementaires en faveur de la promulgation de la loi n°2007-48? Pourquoi il
n'y a eu unanimité qu'autour de ce sujet seul, alors que tous les autres
demeurent source de division?
L'Etat a fait son aveu et de façon claire; le Parlement et le Sénat aussi et à
travers eux tout, le peuple mauritanien. Que veut-on de plus! Que les
irascibles hallucinés, sachent, enfin qu'ils sont désormais esseulés et qu'ils
prêchent dans le désert. L'esclavage est une réalité vivante dont les séquelles
n'en sont qu'un aspect et un seul.
Ainsi, dis-je aux épris de doute, les sceptiques, ceux-là désireux de pêcher
dans les eaux troubles, que leur détermination ne les mènera qu'à la déroute.
Plus rien ne pourra arrêter le cours des choses. Et, eu égard au très clair
aveu de l'Etat et celui fait subséquemment aussi bien par l'Assemblée Nationale
et le Sénat jamais plus l'histoire ne reviendra en arrière.
Depuis la promulgation de la loi n°2007-48 portant
incrimination et condamnant les pratiques esclavagistes, les langues se sont,
de plus en plus déliées, au point que les cas d'esclavages avérés sont devenus
innombrables. Nous pouvons en citer l'affaire Ehel Bou Sersara, celle de
Guérou et où le maire de la ville est personnellement impliqué et sans
compter le cas d'Atar.
A ces exemples viennent s'ajouter d'autres dossiers, beaucoup plus récents, et
qui ne laissent point lieu au doute. Tous ont en commun de révéler des cas
déclarés d'esclavage attestés, cette fois-ci, par la Commission Nationale
des Droits de l'Homme dans sa mission effectuée respectivement au Hodh
El Gharbi et au Tagant, du 6 au 12, avril, 2008.
Ainsi, à Aïoune, Barakatou mint Saïd et son fils Chaïbany ont-ils
été libérés de l'emprise de leur maître, Sid'Ahmed Ould Ahmed Aïda, émir
d'adrar. La CNDH
a fait également état d'un autre cas, à Aïoune. Il concerne Marième
Mint Kowriya, louée depuis une dizaine d'années par son maître à une tierce
personne alors qu'il en percevait lui-même la rémunération allouée au service
de l'esclave.
Quant à, la dénommée Khaïdouma et ses 7 enfants, ils ont été arrachés à
leurs maîtres, à quelques Kilomètres de Tidjikja. A rappeler que les
autorités administratives, la justice et les brigades de gendarmerie ont pris
part à ces opérations de libération. Serait-ce, en conséquence, admissible, à
la lumière de ces preuves indéniable, de persévérer à contester l'existence de
l'asservissement en Mauritanie! C'est en fait aberrant voire ridicule!
L'heure n'est plus à cogiter sur l'existence ou non de l'esclavage. Il est, de
facto, incontestable. Ce à quoi il faudra désormais penser, ce sont les voies
et moyens les plus efficaces qui permettront dans un avenir proche de tourner
la page et de renforcer l'unité et la cohésion, au-delà tricherie , cette arbre
qui tient à nous cacher la forêt.
En effet, nul ne peut concevoir qu'une radio nationale, fût-elle la plus
réfractaire à la volonté des décideurs publics, pourtant, résolus à s'engager
sur la voie de l'éradication de l'esclavage, puisse continuer, et sans
embarras, à banaliser les souffrances des êtres humains toujours aux prises
avec les serres serpentaires des négriers du XXI siècle, ces esclavagistes
insoucieux aux cris de colère d'une nation qui n'a nullement cessé de décrier
ces pratiques et les corollaires.
Il faut avouer que les manœuvres politiciennes auxquelles sont confrontées,
aujourd'hui, les décisions des pouvoirs publics suscitent beaucoup de
suspicion. Qui sont les véritables responsables de ces manipulations et
pourquoi jouissent-ils d'impunité? Journalistes ou plus hauts responsables de
la radio, ils participent tous au discrédit de mass média et à l'échec de leurs
missions.
L'anti-combat
et la perfidie de la radio et de la télévision
1- La radio:
Créée dans l'intention d'éclairer les mauritaniens sur les dangers de la
persévérance des pratiques abjectes et anachroniques de l'esclavage, à travers
le lancement d'une large campagne médiatique d'explication, de sensibilisation
et d'information sincère et patriotique, l'émission radiophonique Adwa est
en train, malheureusement, de révéler ses limites et par delà l'incapacité de
nos organes de presse publique à se hisser à la hauteur des défis majeurs
auxquels nous nous confrontons.
L'animateur d'"Adwa" suscite aussi bien par ses
émissions que par la nature controversée de ses invités soumis à des critères
de choix suspects, du reste, plus d'une interrogation sur ses intentions ainsi
que sur celles de ses supérieurs hiérarchiques. Tout le monde semble mu par une
obsession de reconstruction d'un syndrome brisé, le puzzle d'un système
antiabolitionniste désuet.
Tout le monde est surpris de constater que le présentateur de l'émission "Adwa"
centre tous les débats autour d'une seule thématique : les séquelles de
l'esclavage. Toute velléité de contestation prive le dit invité à la
participation. En conséquence, il est obligatoire à toute personne voulant
prendre par à cette mascarade s'engager, au préalable, à:
- ne nullement évoquer l'existence attestée des pratiques esclavagistes en Mauritanie
- soutenir la thèse qui réduit les pratiques esclavagistes au rang de séquelles
et d'effets psychologiques.
- n'établir aucun lien avec la communauté Haratine qui est la véritable
victime de ce mal, même si d'autres composantes nationales en souffrent.
Ces conditions précitées - et arbitrairement imposées aux invités - visent à
semer le doute, à entretenir la confusion dans l'esprit du citoyen et, surtout,
à vouloir banaliser la portée de la loi n°2007-48 portant incrimination et condamnant
des pratiques esclavagistes. Elles rentrent dans le cadre d'un plan d'action
savamment orchestré par les forces rétrogrades.
En effet la volonté de faire avorter le projet de lutte pour l'émancipation ne
date pas d'aujourd'hui. Elle est ancienne et se manifeste à travers une grande
entreprise de désorientation et du sabordage des débats, le refus de s'attaquer
aux questions de fond et surtout à travers le choix arbitraire des invités
manipulables et manipulés à merci, des invités outils, dont l'utilisation vise
à pérenniser un monde de discrimination, d'inégalité et d'injustice source
potentielle de conflit et d'instabilité.
Saad Ould Louleïd et Mohamed Lemine Ould Soueïlem, sont deux
laudateurs et faiseurs de roi dont le régime de transition et son prédécesseur
opposés, l'un et l'autre, aux droits fondamentaux des Haratines s'en
sont, hélas, toujours servi pour nier l'existence de l'esclavage à travers, des
initiatives, des forums organisés à l'hôtel El Khater et de piètres
écrits.
Une nouvelle fois et forts de la tricherie de la radio, ces clowns reviennent
sur scène, en dépit de leurs tares, leur impertinence et le mépris que leur
vouent toute l'intelligentsia et le commun du peuple. C'est normal. Car, tout
le monde en a marre de leur éternel mensonge et leur arrivisme grégaire, les
seuls à pouvoir justifier une balade qui les a menés, en moins de trois ans,
des clans fratricides du défunt PRDS, au nouveau parti où le séjour sera
à la mesure de l'appâts qui leur sera tendu, en passant par leur amer soutien à
Zeïne Ould Zeïdane qu'ils adorèrent avant de se retourner contre lui après
leur adhésion à " Adel"? ( à suivre, édition demain)
Ethmane Bidiel
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La radio et la télévision ou le spectre de la transfiguration de l'esclavage
(suite et fin) Des invités vindicatifs et des journalistes aigris!
L'autre invité et qui s'accorde à dire, avec le tandem Ould Louleïd et Ould
Soueïlem, que ce qui en reste de l'esclavage ne dépasse pas quelques
manifestations de séquelles c'est, bien entendu, l'ancien militant du mouvement
d'émancipation d'obédience ouvrière Kaddihine, Maître Ould Ichiddou et acabits.
Qu'est ce qui a été fait, concrètement, par le régime de Taya, pour que notre
avocat émérite change de fusil d'épaule? Qu'il nous en énumère une réalisation
sur la voie de l'émancipation. Ou bien, serait-ce le féodal qui s'est, enfin,
réveillé en lui?
Ne réclamait-il pas, en tant qu'homme politique, le règlement de toutes les
questions nationales et en premier lieu celle de l'esclavage? Alors, pourquoi
ce surprenant volte-face? Cette attitude de Maître Ould Ichiddou est-elle
inhérente à la promulgation de loi n°2007-48 portant incrimination et
condamnant des pratiques esclavagistes?
Non, elle en est antérieure. En effet, il y a quelques années, une femme avait
porté plainte contre ses maîtres qui séquestraient ses deux sœurs cadettes à
Aleg, réduites en esclaves. Alors, Maître Ould Ichiddou était chargé, par SOS
Esclaves, de renter en contact avec les autorités judiciaires pour lez
retrouver. Les filles sraient redécouvertes en deux étapes. Et c'est le
procureur même qui les fit chercher, avant qu'elles ne fussent récupérées par
SOS Esclaves.
Mais, prié, au terme de ce travail rémunéré par l'association, de dresser un
rapport de situation pouvant permettre, aux uns et aux autres, de se faire une
idée précise sur ce cas d'esclavage déclaré dont il avait été témoin oculaire,
Maitre Ould Ichiddou surprit tout le monde par ses propos intransigeants, en
disant qu'il ne s'agissait pas là de cas réel de servitude. Il alla plus loin,
en affirmant que l'esclavage n'existait plus et qu'il n'en restait que des
séquelles.
Peut-être qu'avait-il regretté d'avoir vu les militants du mouvement
d'émancipation remporter leur combat sous son nez et barbe! Ou bien s'était-il
trompé d'adresse en se rangeant contre ses convictions réelles? Sinon, personne
ne pourrait comprendre ce paradoxe : vouloir se battre en faveur de la
libération des esclaves et, en même temps être prêt à en désavouer l'œuvre en
l'accusant d'anachronisme grossier.
Bref, plusieurs années encore, Ould chiddou n'a pas démordu. Et l'émission
"Adwa nous en a donné la preuve. En effet, il est resté égal à lui-même,
l'homme des contradictions; celui qui nage à contre-courant. La preuve est que
les faits et l'histoire ont désavoué et sa thèse, et sa position. Mais comme
tous les abrutis, ils s'obstinent à nier. Or, "le chien aboie, la caravane
passe".
Ce qui est dangereux et qui peut, dans l'immédiat devenir fatal pour toute la
nation au point d'en remettre en cause aussi bien l'unité et la stabilité, au
demeurant fragiles, ce n'est pas que l'esclavage soit crûment nommé, ce n'est
pas non plus qu'il soit combattu.
Le danger, tout le danger réside dans le mensonge, dans l'acharnement et la
détermination à le défendre, contre vents et marées. Le mal, c'est d'être,
contre vents et marées, résolu à nier une vérité qui saute à l'œil nu. Le
comble c'est quand les forcenés obsessionnels s'appelle journalistes ou organes
de presse publics.
2- la télévision:
C'est vrai que les mauritaniens, sont plus que jamais attachés à la liberté
d'expression comme gage de démocratie. C'est pourquoi ils n'ont jamais apprécié
le monopole des moyens des médias, il y a quelques années par le régime de Taya
qui s'en servait au détriment du reste des forces vives du pays.
Cependant nous condamnons fermement les méthodes suivies actuellement par
quelques journalistes et leurs chefs hiérarchiques qui utilisent la télévision
au service des idéologies abjectes qui ne servent que la consécration de la
discrimination, le racisme et l'inégalité, en un mot l'injustice et la haine.
Le microphone et la caméra deviennent une arme entre les mains des faiseurs
d'opinion lesquels brillent dans la manipulation et la démagogie
Grâce à ces émissions injurieuses telles que "Daïf El Ousbou", de
grands partis politiques ont été minimisés, au gré du journaliste, humiliés, et
montrés, parfois, à la vindicte publique parce que leurs positions sur
l'esclavage n'accepte point de concession ou parce que les conditions des
esclaves et anciens esclaves sont à leurs yeux inadmissibles ou bien parce
qu'ils voient que sans mesures d'accompagnement et la création d'une
institution chargée de la réinsertion des esclaves, la loi incriminant les
pratiques de l'esclavage restera du tape-à-l'œil comme le fut, autrefois,
l'ordonnance de l'abolition de 1981.
C'est alors que les caméras ont tourné le dos aux partis représentatifs,
ceux-là dont les programmes ont, en toute logique, recueilli une adhésion
considérable du public. Elles se sont tournées malheureusement vers des partis
fantômes, des partis sièges pour ne pas dire partis peshmergas ceux qui n'ont
pas pu atteindre, le seuil de 1% malgré une loi électorale en faveur des plus
faibles, j'ai nommé SAWAB, Le parti de Troisième Génération lesquels sont allés
puisés leur modèle importé ailleurs, chez Kaddafi ou chez Saddam Hussein.
Ces déracinés ont été pris au zoom parce que leur arrière-fond idéologique rime
avec la tricherie et le mensonge tout azimut. Pour eux, l'esclavage n'existe
pas. L'inégalité c'est du faux et usage du faux. Et ces asservis affranchis au
vu et au su de tout le monde, viennent-ils de l'ex Irak de Michel Aflagh ou de la Jamahiriya?
Au nom de sa fidélité au système esclavagiste adopté par les défunts régimes,
la télévision a trouvé ses thuriféraires, en la personne des mal-aimés du
peuple, ces êtres que les mauritaniens ont désapprouvés par la voie des urnes.
Si vous, enfin vous voudriez savoir pourquoi, c'est simple pourtant. Parce que
seuls les pervers et les imbéciles accepteront de se prêter à un jeu pareil, à
savoir nier la souffrance de toute une population dont la moitié est toujours
soumise aux pratiques esclavagistes au moment où l'autre moitié qui reste
continue à en garde les stigmates.
Aussitôt cette manœuvre déjouée et dénoncée, les responsables de la télévision
ont décidé de changer de fusil d'épaule et non pas de but. Ainsi après avoir,
en vain, manifesté leur désapprobation par rapport à la politique du pays,
vis-à-vis de la loi n°2007-48 portant incrimination et condamnant les pratiques
esclavagistes, en crachant tout leur venin sur les victimes de l'inégalité et
de l'exploitation, la télévision nationale et son directeur se sont engagés à
couvrir les activités de forums fictifs, haineux et aigris, des sabbats sortis
du néant pour s'en prendre à la politique agricole du gouvernement, inaugurée
par le Président de la
République lors de sa dernière visite à Rosso.
Pourtant, c'est une politique qui vise l'autosuffisance alimentaire, grâce à la
promotion du secteur agricole, et ce à travers des soutiens financiers et
techniques destinés aux cultivateurs. Ces derniers seront, en vertu de cette
stratégie de réinsertion, les vrais bénéficiaires des terres prévues à la
redistribution. Ceci contribuera, enfin, à mettre terme à plusieurs siècles
d'hégémonie féodale et tribaliste durant lesquels les domaines agricoles furent
une sinécure.
C'est cette rupture avec le passé, dans les faits et les pratiques, qui
irritent les responsables de la télévision lesquels se sont mis en branle, à
travers la couverture des débats animés par des soi-disant cadres et où l'on a
donné la parole à quelques ex ministres vindicatifs tels que Moustapha Ould
Maouloud et surtout Isselmou Ould Abdel Kader qui a osé, le pauvre, associer,
dans une vilaine comparaison la politique de redistribution des terres aux
agriculteurs à, dit-il, "une menace d'extinction des beïdanes."
Puis-je, alors me demander si le ridicule tue toujours?
Nous savons maintenant, nous autres rejetés, que l'association des assujettis
que nous sommes, que nous soyons esclaves ou affranchis, ou bien griots,
Zanagas, forgerons, hrakis, bûcherons, pêcheurs, cordonniers ou autre chose,
etc. que l'exploitation d'une terre à laquelle nous sommes, cependant, loin
d'être étrangers, tue les Beïdanes. Et si, du reste, tel est le cas, ça ne tue
pas, heureusement le reste des mauritaniens.
Que d'aucuns politisent, à volonté, "Beïdane", le terme risque d'être
exclusif et partant chargé. Et s'il y a des Beïdanes que le partage de la terre
tue, que l'on nous permette, alors, d'avouer sincèrement que nous cessions de
l'être. Nous sommes, cependant et nous resteront des mauritaniens qui se
nourrissent de tolérance, d'altruisme, de sociabilité, d'égalité, de fraternité
et d'amitié. Nous aimerons, et pour toujours les Beïdanes, mais seuls les
vrais, ceux que ne gênera nullement l'application des droits humains. Ces
Beïdanes nous ne cesserons jamais de les aimer comme nous aimons, du reste, les
négro-africains, j'entends par-là les patriotes de tous bords.
Le rôle de
nos organes de presse et la responsabilité de l'Etat
Si l'on s'en tient aux émissions radiotélévisées, nous remarquerons qu nos
organes de presse publics sont en train de prouver leur incapacité à accompagner
les événements et partant la marche du monde. La propagande, la démagogie et la
désinformation sont des vices et non des vertus. Or, l'information requière
l'objectivité et la sincérité; bref du professionnalisme, c'est-à-dire, la
résistance à toutes les formes de tentation idéologique et partisane. Ceci
assignera aux organes de presse un rôle et à l'Etat une responsabilité.
1- Le rôle de nos organes de presse:
Une fois bien menée, la sensibilisation et l'information seront, en toute
logique, une source sûre de prise de conscience et un moyen efficace de lutte
contre toutes les formes des tares sociales telles que les pratiques de
l'esclavage dont le combat incombe à tous les mauritaniens, abstraction faite à
leur appartenance sociale, idéologique, linguistique ou raciale.
La radio et la télévision doivent œuvrer ensemble pour mettre en garde contre
les dangers de la persistance des pratiques de ce type. Elles ont à insister
sur l'impérieuse nécessité d'impliquer tout le monde dans la lutte contre l'esclavage,
qu'ils soient maîtres, esclaves ou non. Les mass média ont, par ailleurs, le
devoir d’expliquer la loi et sa portée afin que chaque citoyen mauritanien
sache les peines qu'il peut en courir en cas de non respect des dispositions
juridiques en question. Or, c'est ce dont les invités de la radio et de la
télévision, rompus aux délires et à la rêverie ne se sont pas souciés.
2- La responsabilité de l'Etat:
Les autorités doivent mettre fin à ces dérives qui compromettent les chances de
concrétisation des rêves de renforcement de l'unité et de la stabilité
nationales. Les directeurs de la radio et de la télévision doivent être
interpellés. Car, ils ont des comptes à rendre à tous les mauritaniens. Ceci
étant, il ne doivent pas avoir toute la latitude de transformer nos organes de
presse en espace d'injures et de haine.
Mettre ces moyens d'information à la disposition de soi-disant cadres
malhonnêtes et chefs de "partis cartons" qui n'excellent que dans la
contre-vérité, la désinformation et la calomnie, c'est faire preuve de piètres
qualités. C'est en même temps une insulte à l'homme et à la démocratie, et une
contorsion qui mérite la sanction et non l'impunité.
Bref, tout abus doit être sanctionné. D'autant plus que ce à quoi nous
assistons, aujourd'hui, est si grave que c'est une banalisation de l'esclavage
pour ne pas dire un encouragement implicite à ses pratiques.
Le silence de l'Etat face au sabotage par la radio et la télévision de ce qui
aurait du être une vaste campagne de sensibilisation sur la loi relative à
l'esclavage risquerait de prendre l'air d'une bénédiction, d'une manipulation
et par conséquent d'un sabordage qui ne dit pas son nom. Et cela risquerait
fort de nous amener à douter de la volonté réelle du Chef de l'Etat quant à la
sincérité de ses engagements affichés en vue d'éradiquer ce mal social.
Ethmane Bidiel
Le
09/06/08
Info
source : Le
Rénovateur Quotidien (Mauritanie)