Un couple de Mauritaniens accusés de pratiques
esclavagistes à l’encontre d’une enfant de 10 ans a été interpellé jeudi 23
avril à Nouakchott et présenté devant le procureur de la République, a
annoncé un responsable de l’ONG mauritanienne SOS Esclaves. "La police a
interpellé une famille mauritanienne qui détient une petite esclave qu’elle
faisait travailler sans salaire depuis plusieurs années, en violation de la
législation en vigueur", a déclaré Birama Ould Abeid, au nom de SOS
Esclaves.
Il a précisé que le couple, la fillette et sa mère avaient
été présentés jeudi devant le procureur de Nouakchott qui les avait renvoyés
à la police jusqu’à l’examen de leur cas. Des militants de SOS Esclaves ont
organisé jeudi une manifestation devant le commissariat de police pour exiger
que des peines "exemplaires" soient infligées au couple, en vertu
du code de protection pénale des enfants et des lois sur la traite des
personnes et la criminalisation de l’esclavage. Une législation spécifique
est en vigueur en Mauritanie depuis 2008, mais elle n’a jamais connu
d’application stricte, affirme M. Ould Abeid. Le père de la famille
incriminée a nié les faits. "Des liens familiaux se sont tissés entre sa
famille et celle de la fillette qui vit avec nous sur demande de sa mère pour
une prise en charge complète, y compris ses études", a-t-il affirmé à la
presse. "Ces liens continueront et rien ne les empêchera, quelle que
soit la campagne d’information mensongère qui se ferait autour du
problème" a-t-il encore assuré. SOS Esclaves dénonce au contraire une
volonté de l’administration de banaliser l’affaire et de susciter des
dépositions qui disculperaient les esclavagistes". L’ONG assure ainsi
que "contrairement aux prétentions de ses maîtres, la fillette ne sait
ni lire ni écrire".(Afp)
23/04/2009
Tahalil hebdo
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