Affaire Ould Marco : Le couple sous mandat de dépôt.
Le parquet de Nouakchott a ordonné, hier
mercredi, la mise en dépôt de Brahim Ould Marco (28 ans) et de Fatimettou Mint
Nagi (24 ans), après leur retour du Maroc où ils avaient contracté un mariage
sans le consentement de la famille de la jeune femme.
Des sources judiciaires ont affirmé que le Procureur a ordonné le transfert de
Ould Marco à la prison de Dar Naim et de "sa conjointe" à la prison
des femmes de Sebkha en attendant leur jugement.
Il y a de cela 72 heures, le malheureux couple avait été arrêté, suite à un
mariage scellé au Maroc après que la famille de la conjointe avait refusé
catégoriquement de donner sa main à Ould Marco, estimant que « le rang social
de ce dernier ne conviendrait pas à Mint Nagi ».
Source
:
Biladi (Mauritanie)
Mécontent
de l’union de sa nièce avec Brahim Ould Mohamed Ould Marcou
Le
commissaire Vadili Ould Naji s’y mêle en décidant de casser leur
mariage !!!
Certains
couples mauritaniens, notamment jeunes, continuent à souffrir de certains
obstacles les empêchant de vivre pleinement leur amour du fait de leur
appartenance à différentes castes ou communautés. C’est le cas du couple
Vatimétou Mint Boubakar Ould Naji et Brahim Ould Mohamed Ould Marcou. La
première (24 ans) est issue d’une famille chérifienne et le second (28 ans) du
côté de sa mère d’une tribu guerrière du nom de Oulad Agchar. Son père n’est
autre que le riche homme d’affaires mauritanien, Mohamed Ould Marcou.
Voilà
à peine 5 ans qu’ils se connaissent, qu’ils sont ensemble et qu’ils s’aiment à
la folie. Leur amour était connu de tout le monde excepté que les parents de la
jeune fille n’ont jamais dit qu’ils étaient contre cette union.
Mais, lorsque Brahim Ould Mohamed Ould Marcou
est parti voir la famille de sa dulcinée pour la demander en mariage, la
famille de cette dernière a catégoriquement refusé. A chaque fois qu’il
réitérait sa demande de mariage, la famille parvenait toujours et pendant cinq
bonnes années à trouver un alibi pour empêcher le mariage qu’elle ne voulait
pas.
Dépitée
par sa situation de célibataire et vu que sa sœur venait d’être mariée,
Vatimetou décide de se marier contre la volonté de ses parents. Malgré les
pressantes demandes en mariage de Brahim Ould Mohamed Ould Marcou, le tuteur de
la fille (Ould Naji) montre toujours sa réticence envers tout projet de mariage
dont il ne veut pas entendre.
Décidés à vivre leur amour et leur passion contre vents et marées, Brahim Ould
Mohamed Marcou et Vatimétou Mint Boubakar Ould Naji s’envolent à l’insu de tout
le monde au Maroc pour y consommer leur mariage qu’ils attendent depuis 5 ans
devant des autorités religieuses et des témoins.
Montrant qu’elle ne veut lier son sort qu’avec celui de Brahim Ould Mohamed
Ould Marcou, Vatimetou fait une procuration témoignant de sa détermination et
de son engagement à vivre avec celui qu’elle aime. Après ce mariage scellé en
terre marocaine où ils firent leur lune de miel, ils y vécurent pendant 4 mois.
Par l’intermédiaire de proches, ils sont mis au parfum qu’ils seront
appréhendés une fois de retour à Nouakchott. Cette information ne tarda pas à
se confirmer.
Car, au 5ième jour de leur arrivée à Nouakchott, les deux tourtereaux délectant
leur union sont cueillis par des éléments de la force de sécurité de l’aéroport
de Nouakchott sur les ordres de Vadili Ould Naji, tuteur et oncle de Vatimétou
Mint Boubakar Ould Naji. Vadili Ould Naji fut impliqué dans l’affaire de la
drogue. C’est lui actuellement qui chapeaute la sécurité au niveau de
l’aéroport de Nouakchott. Ce dernier, pour des raisons d’appartenance de
castes, s’est toujours opposé au mariage de sa nièce.
La présidente de l’Afcf, Aminétou Mint Ely Moctar, n’y est pas allée par quatre
chemins pour stigmatiser l’attitude de certains de nos hommes de loi, à l’image
du commissaire Ould Naji, qui ignorent tout des conventions internationales
ratifiées par la Mauritanie dans le cadre du respect et de la défense des
droits de l’Homme à travers le monde.
Mamadou Sarr, le secrétaire exécutif du Fonadh, venu apporter sa contribution,
lui aussi, dans cette affaire, a condamné cet acte du commissaire Ould Naji
visant à désunir un couple qui s’aime par l’usage de la force au grand mépris
des procédures judiciaires prévues dans ce sens. «En Mauritanie, on favorise
malheureusement l’impunité », regrette Mamadou Sarr. «Nous allons continuer à
nous mener le combat pour que jamais de telles pratiques ne se renouvellent
dans l’intérêt de notre jeunesse et de notre pays », a-t-il promis.
Le comble dans tout cela, c’est souvent de hauts fonctionnaires (en activité ou
en retraite) de l’Etat qui sont mêlés à ce genre d’histoires, les premiers qui
devaient faire observer scrupuleusement l’application de la loi.
Sarr a appelé les autorités à se ressaisir et à combattre sur tous les plans
l’impunité et la corruption. Ce qui est en jeu dans cette affaire, c’est la
liberté des femmes souvent objet de marchandage et de chantage.
Cette affaire vient d’être portée entre les mains du Procureur de la République
de Nouakchott qui est un ami même du commissaire Vadili Ould Naji. Aux
dernières nouvelles, le dossier est en instruction. Actuellement, le couple est
toujours gardé au commissariat de Police de Tévragh-Zéina I. Cela fait 3 jours
qu’il y croupisse. Et, pourtant, la loi n’autorise que 24 heures de détention
dans un commissariat.
En plus, les parents de Brahim Ould Mohamed Ould Marcou sont privés d’accéder
au commissariat. Face à cette situation, la famille de Brahim Ould Mohamed Ould
Marcou et l’Afcf ont commis d’office deux avocats pour défendre Ould Marcou qui
risque d’être transféré au parquet. Ces avocats sont Yarba Ould Saleh et Ahmed
Bezéid Ould Mamy.
La présidente de l’Afcf a dénoncé le trafic d’influence qu’exerce Ould Naji
dans cette affaire en tant que commissaire et ami du Procureur de la
République. Elle a aussi demandé la libération immédiate et sans condition du
couple détenu depuis 3 jours au commissariat de Tévragh-Zéina I. Et, surtout,
elle a exigé que le commissaire Vadili Ould Naji soit poursuivi en justice et
puni pour abus de pouvoir, trafic d’influence et d’utilisation de biens
publics…
Le Procureur de la République de Nouakchott a été mobilisé dans cette affaire
par le commissaire Ould Naji pour enfoncer Brahim Ould Mohamed Ould Marcou.
Aminétou Mint Ely Moctar a demandé au commissaire Ould Naji de respecter la
constitution et la loi criminalisant l’esclavage et toutes les formes de
discrimination. «Ce problème est un problème de justice », a-t-elle laissé
entendre.
«Si, aujourd’hui, le commissaire (Ould Naji, Ndlr) veut casser ce mariage
(entre Brahim Ould Mohamed Ould Marcou et Vatimétou Mint Boubakar Ould Naji,
Ndlr), c’est qu’il veut encourager la prostitution et la dépravation »,
soutient-elle tout en condamnant cette attitude de Ould Naji qu’elle juge
immorale d’autant plus que sa nièce est consentante pour se marier avec Brahim
Ould Mohamed Ould Marcou. «L’essentiel dans un mariage, c’est d’avoir le
consentement de deux êtres humains », a rappelé la présidente de l’Afcf,
Aminétou Mint Ely Moctar.
Babacar Baye Ndiaye
Source :
Le
Rénovateur Quotidien (Mauritanie)
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