Esclavage : Tarba Mint M’boirrick a
retrouvé ses enfants
Au cours d’un point de presse tenu au siège du
FONADH, mercredi 31 Octobre, SOS Esclaves a
présenté le cas de Tarba Mint M’boirrick. Elle a saisi
l’ONG anti-esclavagiste pour arracher ses deux enfants des mains de leur
présumé maître, Mohamed Ould Nebbi, résidant à Guerrou.
A en croire SOS Esclaves, en 1995, Tarba
mint M’boirrick, pour échapper à sa condition servile, a fui de Guerrou
(50 Kilomètres de Kiffa) pour se réfugier à Atar.
Elle a laissé avec son présumé maître, Mohamed Ould Nebbi,
ses deux enfants : Soueilik petit garçon de dix ans
et M’barka, adolescente de seize ans.
Ne supportant plus de rester sans ses enfants, Tarba,
il y a quelques semaines, a saisi SOS Esclaves. Des
membres de cette ONG dont Birame Ould Dah Ould Abeid, se
rendent à Kiffa et saisissent le wali de l’Assaba.
Sur instruction du wali, Mohamed Ould Nebbi et les « victimes »
sont appréhendés. Selon Birame Ould Dah Ould Abeid, Ould Nebbi
« a reconnu que les deux enfants de Tarba Mint
M’boirrick (Soueiliki et M’barka)
sont ses esclaves. »
Toujours selon Birame Ould Dah Ould Abeid, deux jours
après, le procureur de la République de Kiffa a libéré Ould
Nebbi et lui a remis les deux enfants. « Suite aux
protestations de SOS Esclaves, il (le
procureur) a réappréhendé Ould Nebbi » a
ajouté Birame Ould Dah Ould Abeid. Les enfants, eux, selon
SOS Esclave, sont restés entre les mains des parents de
« leur maître » Ould Nebbi.
Toujours selon SOS Esclaves, « le
commissaire de police de Guerrou a dénaturé la déposition de Tarba
Mint M’boirrick en y enlevant toutes les références à
l’esclavage.» Elle a protesté et refusé de signer le procès verbal. Ce
procès verbal, sans la signature de Tarba, aurait, selon SOS
Esclave, été envoyé au Procureur de la république. C’est pourquoi,
selon Birame Ould Dah Ould Abeid, Mohamed Ould Nebbi est
poursuivi pour maltraitance d’enfants et non pratiques esclavagistes.
Tarba Mint M’boirrick était, avec ses deux enfants, présente à la
conférence de presse.
Pour SOS Esclave, il existe toujours, chez certains
responsables de l’Etat, comme avant, « une volonté de nier les
faits, de ne pas les reconnaître. » La nature des relations entre
la famille de Tarba mint M’boirrick et celle de Ould
Nebbi est esclavagiste, selon l’ONG. L’émancipation des victimes
commence, selon elle, par « la reconnaissance de cette nature
esclavagiste des rapports.
« Notre objectif en rendant publics ces cas,
n’est pas de diviser, mais de participer à la sensibilisation du public. La
sanction des auteurs de pratiques esclavagistes est utile et nécessaire,
mais elle n’est pas la finalité de notre combat. Ce que nous visons, c’est
la réconciliation de tous les mauritaniens sur des bases d’égalité, de non
discrimination et de justice. » a dit Boubacar Ould
Messaoud, président de SOS Esclaves.
Récemment, le parlement mauritanien a voté une loi
portant incrimination et répression des pratiques esclavagistes. L’article
sept de ce nouveau texte qui n’est pas encore publié au journal officiel,
punit d’un maximum de deux ans d’emprisonnement « toute
personne qui prive un enfant de la scolarisation en le transformant en
esclave. » Soueilik et M’barka
n’ont jamais mis les pieds dans établissement scolaire.
Le 01/11/2007
Khalilou Diagana
source : Nouakchott Info