TEMOIGNAGE 45:
A.H.M.E.
Affaire Ivoukou ould Boussersara
Rapport de mission à Nouadhibou Pour le compte de la Commission Nationale Des Droits de l’Homme (CNDH) Et Le forum des Organisations Nationales des Droits de l’Homme (FONADH).
Affaire Ivoukou Ould Boussersara
Dans la matinée du mardi 16 octobre 2007, la commission sus-nommée composée de Biram Ould Dah Ould Abeid, Aminetou Mint Elmokhtar et Niane youssouf Thierno, entame des investigations visant l’éclaircissement des conditions de disparition du garçon ( Ivoukou Ould Mohamoud Ould Boussersara). Cet adolescent âgé de 18 ans à quitté son Aftout natal ( le village de Rdhédhie, département de Barkéol) en compagnie d’un voisin de la famille : Biyaye Ould Yahye Ould Tfaghmir. Ce dernier était venu négocier un contrat de gardiennage de chamelles entre son frére Elkhadi Ould Yahye Ould Tfkhamir d’une part, Ivoukou et sa mére Khwedmalla Mint M’barek d’autre part. Les deux parties ont convenu que l’employeur doit verser un salaire de vingt mille ( 20 000) ouguiya au berger , doit remplir la condition de faire escale à Nouakchott pour les frères de Ivoukou, Haiballa, Bah et Lekira entérinent ce contrat et voyage de travail du benjamin de cette famille d’anciens esclaves très déshérités et écartelés entre la vie rurale et les bidonvilles de la capitale. Les deux frères Atfaghamir, ayant un ascendant et autorité avérés sur le garçon (celui ci ayant servi toute son enfance durant de domestique à leur famille jus que l’âge de 16 ans moyennant un maigre salaire de trois (3) et six (6) mille ouguiya) décideront de passer outre cette condition de rencontre à Nouakchott entre le petit et ses grands frères et sœurs. Quatre jours plus tard, Elghadi appelle Haiballa Ould Mahamoud Ould Boussersara à partir de Nouadhibou pour lui annoncer la mort de Ivoukou par noyade. Haiballa se rend immédiatement à la capitale économique. Elghadi lui annonce que son frère s’est noyé au large de la ville l’ors qu’il ( Elghadi) l’avait envoyer dans une pirogue avec un nommé Saadna Ould Demba pour charger vingt (20) fûts de mazote dans le cadre d’un recel ou trafique illicite que l’homme entretien avec les bateaux étrangers venant en rade sur les côtes mauritaniennes ; chargée de vingt fûts pleines de gasoil, la pirogue a chavirée ; Saadna a pu se sauver en s’agrippant à la coque alors que Ivoukou, enfant des plaines et dunes n’ayant jamais vu ni fleuve ni mer et ne connaissant pas nager disparaît dans l’océan. Haiballa réplique à Elghadi que de toutes les manières il endosse l’entière responsabilité de mort ou de la disparition de son frère et réitère qu’il faut prouver que c’est de cette manière que Ivoukou a trouvé la mort. Pour ce faire il faut prouver la véracité de cette version en repêchant le corps et en diligentant une autopsie, Elghadi dira que ceci n’est pas nécessaire et que Haiballa doit retourner consoler sa mère, ses frères et ses sœurs et que lui-même Elghadi est près à lui payer le voyage et à lui remettre une somme d’argent. Haiballa déclina cette avance et se dirigea à la plage des pirogues artisanales, s’enquit des derniers cas de noyades, aucune personne ne lui signala l’accident que Elghadi a décrit avec forces détails. Il se tourna vers la gendarmerie du port pour porter plainte contre Elghadi, responsable pour lui de la disparition de son frère, le commandant de la gendarmerie du port artisanal de Nouadhibou Khattra Ould Ndari, lui affirma que Ivoukou s’est bel et bien noyé et qu’il détienne l’information d’Elghadi Ould Tfaghamir qui selon cet officier de police judicaire est un homme honorable et digne de foi. Haiballa se retourna vers le procureur de la République qui lui dira que les cas de noyade sont fréquents à Nouadhibou et qu’ils n’ont jamais nécessité une enquête judiciaire car ils sont structurels à l’état de la flotte artisanale. Haiballa insista pour dire au représentant du ministère public Abdallahi Ould Ndegjelli qu’il ne croit pas au dire de Elghadi et qu’il l’accuse d’être derrière la disparition ou la mort de Ivoukou. Et malgré plusieurs randonnées de Haiballa entre la gendarmerie et le parquet de Nouadhibou, il n’a pas pu convaincre la justice locale de souscrire à l’ouverture d’une enquête judiciaire sur cette troublante disparition. Haiballa rebroussa chemin sur Nouakchott et demanda l’écoute des organisations et institutions des droits de l’homme devant les quelles lui-même, sa mère, ses frères et sœurs exposèrent leur détresse de ne pouvoir trouver une oreille attentive de la part des autorités judiciaires pour élucider le mystère qui entoure la disparition de leur fils et frère. Séance tenante les ONG et institution élire une commission chargée de suivre cette affaire. En conséquence nous entamions nos investigations mandatés d’une part par la Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH) et d’autre part par le Forum des Organisations Nationales des Droits de l’Homme (FONADH). Le mardi 16 octobre 2007à 12
heures nous fûmes reçu par le procureur de la République de Nouadhibou par
intérim Abdallahi Ould Ndegjelli à qui nous exposions les motifs de notre
mission. Il parla d’abord des organisations et institution qui nous ont
mandatés comme des organes sectaires qui sont l’instrument d’une seule
communauté en l’occurrence les hratine aux détriments des autres et qu’elles
versent dans des positions partisanes. Il prétendra qu’il n’a pas avancé dans la procédure judiciaire parce que les
parents de Ivoukou brillent par leur absence et dira qu’il vient de renvoyer
Elghadi et le capitaine de la pirogue Saadna faute Nous lui avons souligné la vocation des organisations des droits de l’homme et celle de la CNDH et nous lui avons fait remarquer que Haiballa a passé plus de trois semaines à Nouadhibou sans trouvé d’interlocuteur attentif parmi le parquet ou la gendarmerie sans oublier d’attirer son attention que haiballa et sa mère étaient devant la porte de son bureau depuis 8 h 30min.Et nous lui avons dit que du point de vue du droit, aucune hypothèse ne peut absoudre Elghadi de la disparition ou la mort de Ivoukou, vue les graves responsabilités qu’il a engagé en piétinant les conditions du passage du gosse à Nouakchott, en l’amenant à la mer au lieu du désert et dans des pirogues de fortunes . Il réitéra devant nous que la mort par noyade est monnaie courante dans nos côtes et qu’il vont juger enfin l’opportunité d’approfondir ou non l’enquête sur cette affaire. Mais il nous dit que Elghadi est fiché comme un grand trafiquant avec les bateaux étranger Quant au Wali de Nouadhibou, Abdi Ould Horma il nous a reçu très volontairement et nous demanda de bien vouloir introduire la famille du disparu dans son bureau ou il leur a fait part de sa compassion à leurs douleurs et inquiétudes. D’autre part il nous a affirmé sa condamnation de ce genre de procédés dangereux pour la vie des hommes dont pourrait être coupable Elghadi, qui doit être mis hors d’état de nuire ne serait ce que pour ces activités de trafiquant en grande mer. Il nous promis enfin d’agir dans le cadre de ses pouvoirs et compétences pour que toutes la lumières soit faite sur cette scabreuse affaire. Le chef de poste de gendarmerie
du port artisanale de Nouadhibou quant à lui nous dira qu’il ne peut discuter
avec nous qu’après avoir reçu des ordres du commandant de compagnie de
gendarmerie de Nouadhibou et du procureur de la République qui ses chefs directs. Il Le gendarme nous affirma néanmoins être bien capable d’approfondir l’enquête mais à condition que le procureur lui en donne l’ordre pour qu’il puisse aller jus qu’au bout des investigations. Kheidmalla, la mère de Ivoukou et son frère Haiballa sont restés dans les couloirs de la justice de Nouadhibou pour obtenir du parquet de la république l’ordonnance d’une enquête supplémentaire sur cette énigmatique disparition. Le 21/10/2007
Biram Ould Dah Ould Abeid Aminetou Mint Elmoukhtar Niane Youssouf Thiérno
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