TEMOIGNAGE 141 :
A.H.M.E.
L'IRA écrit au deux présidents des deux chambres
L’IRA écrit aux
présidents des deux chambres L’Initiative de Résurgence
Abolitionniste (IRA) a adressé une lettre ouverte aux présidents
des deux chambres du Parlement. Dans cette lettre, l’ONG rappelle
qu’elle a, avec SOS Esclaves et l’Association des Femmes Chefs de
Ménage (AFCM), deux autres structures de défense des droits de
l’Homme, entrepris, ces derniers mois, de dénoncer plusieurs cas
avérés d’esclavage que les autorités mauritaniennes ont choisi
d’ignorer ou d’absoudre. Et de poursuivre: «C’est pourquoi
nous plaît-il de vous faire part, honorables présidents, de ces
quelques cas, de la manière avec laquelle les autorités les ont
traités et de comment certains parlementaires ont contribué à
obstruer la voie de la justice, empêchant, ainsi, de pauvres
victimes d’accéder à leurs droits, par la voie du Droit. En cela,
l’affaire Mbarka Mint Essatim est éloquente. Mbarka a été
victime d’esclavage, de violences en tout genre et d’exploitation,
de la part des familles Ehl Lehreitani et Ehl Bouh, pendant plusieurs
années, mais les auteurs de ces flagrantes violations n’ont pas
été inquiétés, pour la simple raison qu’ils sont des parents du
président de la République. L’histoire d’Aïchettou Mint Mbarek
et de ses sept enfants, tenus en esclavage, depuis leur naissance,
par Yedaly Ould Veijeh, n’est pas moins illustrative. Pourtant, la
plainte déposée, contre cet esclavagiste, depuis plusieurs mois,
est restée sans suite, au commissariat de police de Rosso. Le
procureur de cette ville refusant, catégoriquement, d’instruire
l’affaire. Quant à l’histoire de Hassniya Mint Youba, kidnappée
du commissariat de police du palais de justice, sur intervention du
député Khatry Ould Ely et du haut fonctionnaire au ministère de
l’Intérieur et de la Décentralisation, Mohamed Ould Didi, et dont
le dossier est «rangé» dans les tiroirs du commissariat de la
brigade des mineurs, elle est particulièrement choquante. Enfin, les
affaires Saïd et Yarg, les deux petits esclaves des environs de
Boutilimit ; et celle de Houeïja, Meïma et Salka, au nom desquelles
les trois organisations de défense des droits de l’Homme, IRA, SOS
esclaves et AFCM, ont déposé plainte pour esclavage: quoiqu’elles
aient défrayé la chronique, que les charges retenues, contre les
criminels, étaient avérées et que ceux-ci attendaient, en prison,
leur jugement, les autorités, avec la bénédiction des ministres de
l’Intérieur et de la Justice, ont mis les médias officiels à la
disposition des prévenus, pendant dix jours, pour une campagne
médiatique de dénigrement, systématique, des principaux défenseurs
des droits de l’Homme. Suite à quoi, la relaxe des coupables
esclavagistes a été, purement et simplement, prononcée. » |
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