Non à la Torture - Boycottons Ben Ali et son
régime
de"mondher.sfar"
<mondher.sfar@club-internet.fr>
Campagne
internationale contre la torture en Tunisie
Appel pour le
boycott total du régime criminel de Carthage et la rupture des
relations politiques et économiques avec lui
Appel à
l'arrestation immédiate du Général Ben Ali actuel usurpateur du
pouvoir en Tunisie et son jugement devant le CPI pour crimes
contre l'humanité commis en Tunisie entre 1984 et 2010
La
torture est un des crimes des plus odieux contre l'humanité. Elle
est organisée par l'Etat tunisien est pratiquée de façon
systématique et massive dans des dizaines de locaux à travers tout
le territoire tunisien, commissariats de police, prisons, et au
Ministère de l'Intérieur. Voici le témoignage que vient de nous
envoyer il y a quelques jours une victime de la sauvagerie
benalienne. C'est celui de Walid Kammoun, 37 ans, marié à une
Italienne et père d'une fille italienne. Suite aux accords
italiens avec l'administration Bush, l'Italie a procédé à
l'arrestation massive de musulmans pratiquants pour prouver aux
Américains qu'elle lutte activement contre le soit-disant
terrorisme. C'est ainsi que Walid a été arrêté en juin 2006, son
domicile perquisitionné, son ordinateur passé au peigne fin; on a
fini par le relâcher. Mais pour qu'il puisse renouveler son permis
de séjour, et après une longue attente, on a fini par lui promettre
de le lui livrer à son retour de Tunisie où il envisageait d'aller
passer des vacances avec sa famille. Pour lui faciliter ce voyage on
lui a fourni un séjour provisoire de courte durée, le temps
d'effectuer le voyage. Ce fut en fait un piège organisé avec la
police tunisienne. S'il n'a pas été inquiété lors de son
arrivée en Tunisie, c'est à la fin de son séjour et au moment où
il s'apprêtait à retourner en Italie que les autorités italiennes
lancent à son encontre un mandat d'arrêt international en le
traitant dans les medias de grand terroriste qui s'est enfui en
Tunisie! Le signal a donc été donné à la police tunisienne de
l'arrêter. D'ailleurs, il s'est présenté spontanément à eux au
ministère de l'Intérieur à Tunis quand il a appris la campagne
médiatique lancée contre lui par les journaux italiens. Mais il a
été aussitôt arrêté et là dans les étages de ce ministère de
sinistre mémoire, Walid a passé 24 jours d'horreur absolue. Voici
des extraits de son témoignage qui vient de nous parvenir écrit en
arabe et en français. Trois policiers l'ont dévêtu, versé sur
lui de l'eau et de matières grasses, et ils l'ont amené au
sous-sol, où il a « entendu des personnes en train d'être
torturées crier et pleurer comme des femmes, cela a suffi pour que
je me mette à pisser sur moi-même, et à pleurer tellement j'avais
peur. On m'a mis à terre et on a commencé à me battre sur tout le
corps avec des bâtons et des tuyaux metalliques revêtus de
plastique. Ils m'ont cassé mon bras et une dent, le sang giclait de
partout. Quand je m'évanouis, on m'asperge d'eau et on pisse sur ma
tête. Le troisième jour, interogatoire et torture le jour et la
nuit. On m'a mis sur une chaise face au mur, mains et pieds liés, et
dès que je tourne la tête ou je ferme les yeux on fait pleuvoir sur
moi des coups de bâton et on me giflait. Au bout de trois nuits, mes
pieds se sont enflés et ma colonne vertébrale enkylosée, surtout
du fait que j'étais opéré de la colonne et je porte une broche
métallique. Le jour j'avais les menottes et le soir j'étais attaché
à une barre en fer sans pouvoir bouger. Tous les jours on m'attache
une corde pour m'obliger à faire le chien et à aboyer pendant une
demi-heure, question de m'humilier. On étaignait les cigarettes sur
le corps. Un jour trois agents m'ont monté au 2ème étage. L'un
d'eux était énorme on l'appelait « Bois-dûr ». Après m'avoir
dénudé et les pieds et les mains attachés à l'arrière, on
m'obligea à m'agenouiller ce qui me provoqua des douleurs atroces.
Le « Bois-dûr » s'est assis sur une chaise et a pris ma tête
entre ses jambes en m'obligeant à compter jusqu'à mille tout en me
frappant le visage violemment avec ses deux grosses mains, mais je me
suis vite évanoui. On m'a arrosé d'eau et on a pissé sur ma tête
pour me réveiller, avec du sang sortant de mes oreilles et je
n'entendais plus rien de ce qu'ils disaient. On m'a descendu un jour
à la cave les yeux bandés. On m'a attaché le corps à un bout
de drap noué sur des menottes qu'on a attachées à une poulie
scellée au plafond. On m'a soulevé en l'air, et on a attaché mon
sexe avec une ficelle. Ils m'ont menacé si je ne collabore avec eux
de me le couper et expliquaient-ils que je perde ainsi ma femme qui
cherchera alors un autre mari. Un des agents s'est mis à me
sodomiser avec un manche à balais, tout en rigolant tous et se
félicitant de ce qu'ils étaient en train de me faire. Je les ai
supplié d'arrêter; ils ont fini par me descendre et m'asperger
d'eau. Leur chef est alors venu et n'ayant pas fait moi-même les
aveux qu'ils voulaient il a pris un bâton et m'a frappé avec sur
mon bras gauche et j'ai failli m'évanouir. Il m'a donné un coup de
pied sur le bas ventre. Ce jour là j'ai craché et pissé du sang,
mais ils en étaient indifférents. Le lendemain, on m'a amené à la
cave à la chambre électrique, où on m'a dénudé, aspergé
d'eau et mis des fils électriques. J'ai cru en mourir. Le lendemain,
ils sont venus dans ma chambre où je dors par terre, on m'a dénudé,
m'ont lié les mains et les pieds à un bâton avec des menottes. Ils
m'ont mis dans la position du chien et trois personnes m'ont violé.
L'un d'eux a vidé son sperme dans ma bouche avec force. En ce moment
j'ai prié Dieu que je meure, mais ma vie ne dépend pas de moi. Si
le suicide n'était pas une faute grave que Dieu ne pardonne pas je
me serais suicidé. Un jour, ils ont apporté des pinces et un
marteau et m'ont menacé d'arracher les ongles de des orteils.
N'ayant pas eu de résultat, ils ont donné des coups de marteau sur
mes orteils ils ont cassé l'orteil droit. Le 31/08/2008, ils
m'ont apporté un PV à signer sans le lire, j'ai refusé. Alors ils
m'ont fait avaler un tube d'encre noire servant pour les empreintes
digitales et ils m'ont dit comme ça je signe 'd'avant et d'arrière'.
Mon corps n'a pu en effet évacuer cette encre qu'après trois mois.
Le même jour on m'a menacé que le jour où je raconte ce qu'ils
m'ont fait, ce sera le dernier jour de ma vie. [Fin de l'extrait du
récit rédigé par Walid Kammoun en juin 2010 dans la prison de
Rossano – Il lance un appel de détressse et à l'aide à l'opinion
internationale, que je transmets].
L'Italie doit être
dénoncée pour complicité à crime contre l'humanité et en tant
que multirécidiviste. Elle a livré de nombreux Tunisiens au
bourreau tunisien. On se rappelle le cas de Abdennacer Nait-Liman
livré par l'Italie à l'ami Ben Ali et cette victime a poursuivi
Abdallah Kallel en Suisse pour l'avoir fait torturer, mais
heureusement Ben Ali veillait toujours sur les criminels exécutants
de ses ordres. Kallel a pu ainsi se sauver et trouver protection au
Palais de Carthage puis nommé Président de la Chambre des
Conseillers. Un autre tortionnaire condamné à Strasbourg est
toujours sous la protection de l'Etat de Ben Ali.
Des dizaines
de millliers de personnes ont été torturées depuis le retour de
Ben à l'intérieur en 1984 et surtout depuis son coup d'Etat. La
torture était devenue une habitude. On la pratique pour des raisons
les plus futiles, pour aucune raison, comme pour une simple
contestation de la dictature. Tout citoyen est susceptible d'être
agressé par n'importe quel agent d'Etat, battu, insulté, humilié,
violé, torturé, jugé avec une justice devenue annexe de l'appareil
policier, et emprisonné dans des conditions insupportables. Quelle
que soit l'opinion ou la sympathie politique que l'on pourrait avoir
pour le régime tortionnaire, la torture n'a aucun rapport avec la
politique. C'est un crime absolu contre l'humanité. C'est une
insulte à l'humanité et à la dignité humaine. Elle doit nous
révulser et nous scandaliser plus que tout autre crime.
Nous
en appelons aux consciences humaines en Tunisie et de par le monde à
se joindre à nous afin de participer à la campagne contre la
torture en Tunisie en boycottant politiquement et économiquement le
régime criminel de Ben Ali : Nous en appelons à la rupture des
relations diplomatiques avec la dictature benalienne; Nous en
appelons à la rupture des relations économiques, notamment par la
mise en application de l'article 2 de l'Accord d'Association
tuniso-européen; L'Union européenne doit se mobiliser contre la
torture et exiger du régime tunisien la fin immédiate de cette
pratique odieuse et insupportable contre tout un peuple. L'Union
Européenne et le Conseil de l'Europe ne peuvent plus, en effet, se
taire après la déclaration de la Cour Européenne des Droits de
l'Homme dans l'Affaire de Saadi contre l'Italie attestant que la
pratique de la torture en Tunisie a un caractère « grave », en
donnant la description détaillée de cinq techniques de torture
pratiquées à grande échelle en Tunisie. L'Europe ne peut plus dire
qu'elle ne le savait pas. En particulier, nous exigeons la
démission immédiate du tortionnaire Abdallah Kallal actuel
Président de la Chambre des Conseillers; nous exigeons sa remise
entre les mains de la justice suisse pour y répondre des accusations
de torture. Nous exigeons que les gouvernements européens
s'engagent à arrêter sur leur sol les Tunisiens suspectés de
crimes de torture ou d'en avoir donné l'ordre et en particulier
l'arrestation du Général Ben Ali, premier responsable de la torture
en Tunisie cité en tant que tel dans les rapports du State
Department, dans l'affaire contre son ministre de l'Intérieur Kallel
et dans l'affaire contre le tortionnaire Khaled Ben Said vice-consul
tunisien à Strasbourg qui a été condamné le 15 décembre 2008 par
la Cour d’assises du Bas Rhin à huit ans de réclusion criminelle
pour crime de torture. Nous exigeons que le Général Ben Ali soit
inculpé par la CPI pour crimes contre l'humanité en tant que le
seul véritable donneur d'ordre de la pratique de la torture, cette
torture qu'il a exercée lui-même dans les locaux de la Garde
Nationale à El Aouina selon des témoignages concordants, et en tant
que premier responsable politique du pays de la sécurité des
citoyens. Il a toujours refusé de donner ordre à ses services de
mettre fin aux crimes horribles pratiqués dans les locaux de son
ministère de l'Intérieur malgré les demandes incessantes des ONG
depuis 1989. La torture est interdite par la loi, mais aucun ordre
d'interdiction n'a été communiqué par Ben Ali à ses agents. Les
plaintes pour torture n'ont jamais été enregistrées et les
coupables jamais inquiétés.
Tous les citoyens du monde sont
invités à boycotter la Tunisie comme pays de destination
touristique et à exiger de leurs gouvernements la rupture de toute
relation politique, diplomatique et économique avec le régime
tortionnaire tunisien tant que la torture continue à y être
pratiquée et tolérée.
Paris, le 2 juillet 2010
Mondher
Sfar mondher.sfar@club-internet.fr
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