Pire que l’esclavage et punition pour tous les hommes et
femmes libres…
Je m’en vais vous raconter une histoire qui
me tenait à cœur…..
Avant -Hier, dans la salle d’attente d’un médecin pédiatre de la place,
entre brusquement une grande jeune femme au voile parfumé, portant un grand sac
à main dernier cri.
Son mari, un cadre de ministère connu, avait le porte- clé de sa rutilante
voiture au bout des doigts et qu’il mettait bien avant comme un signe évident
de statut social. Le couple venait en consultation comme beaucoup d’autres
personnes qui attendaient chacun leur tour.
Ce qui me choquait – et pourtant c’est choquant- n’est pas que cette belle dame
se parfume intensément au moment d’entrer dans une salle d’attente pour
accompagnant d’enfants malades ou que son mari joue avec son porte –clefs, son
téléphone à l’oreille et parlant à haute voix, comme si le reste du monde
n’existait pas.
Le plus choquant
est que ce couple était accompagné d’une baby Sitter ou « Hakama »
haratine à peine âgée de 10 ans et qui était chargée de porter le bébé de 2
printemps, bébé apparemment souffrant et qui pleurait sans cesse. La pauvre
petite ne savait que faire et elle tournait ses yeux innocents tour à tour vers
les membres de l’assistance comme pour se faire pardonner de ne pouvoir calmer
le petit, qu’elle tenait soigneusement d’une épaule à l’autre, sans doute pour
supporter le poids de l’enfant.
Dans la salle, nous étions tous gênés par cette scène grotesque. La dame ouvre
son sac et tend un mouchoir à la Baby Sitter en lui ordonnant « va le
moucher dans le couloir ». Cruelle attention envers moi et les autres
parents de jeunes patients. Je voulais être à mille lieux de la où je
m’asseyais tant cette scène était insupportable à mes yeux.
La secrétaire du
médecin soignant était une femme de type européen. Elle est venue à la
rescousse de la petite Hakama, prenant elle-même le petit enfant dans ses bras
tout en lui tendant une sucette et en lui arborant un grand sourire. L’enfant
se calma brusquement et chose agréable commença à sourire à son tour.
La petite Baby Sitter se tenait toujours débout et regardait l’assistante du
médecin faire, comme délivrée d’une tâche pour la quelle elle n’a jamais été
préparée et se massait ses épaules d’enfant à la fois par nécessite mais
visiblement aussi par gêne.
Les parents, n’en avaient cure et regardaient leur montre. Ils avaient
visiblement pris un rendez -vous téléphonique et la secrétaire nous le fit
savoir comme pour s’excuser, certes, mais sans doute aussi pour nous délivrer
de nos sentiments de culpabilité collective en nous débarrassant rapidement de
ce couple infernal.
Maintenant, c’est le tour du couple d’entrer chez le pédiatre. La dame
parfumée, accompagnée de son mari, toujours le téléphone à l’oreille, se tourne
vers la petite Hakama : « prends Brahim et viens ! ». La distance entre
la salle d’attente et le bureau du pédiatre était à peine de 6 Mètres pourtant.
La Hakama s’exécute docilement et le petit reprit ses pleurs de plus belle.
Cette scène, je croyais être le seul à l’avoir ressentie avec tristesse et
dégoût. Ma fille qui m’accompagnait pour tenir compagnie à son petit frère
avait elle aussi de la peine sur le cœur : « avaient- ils besoin de cette
pauvre petite pour porter leur enfant chez médecin ? Elle ne sait même pas
comment faire à son âge ! ». Je ne répondis pas sur le champ. Mais ma fille
connaissait bien mes sentiments sur cette question.
Dans beaucoup de familles chez nous, les petites baby Sitter sont partie
intégrale de l’accoutrement des « grandes dames » et sont exposées comme
un signe de richesse aux autres. Ce type de pratiques est aussi condamnable que
les crimes d’esclavage ou de services contre des mineurs au travail. Quand est
ce que l’état sévira contre ce type de pratiques d’un autre âge ?
source : Ebetty in www.cridem.org |